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À Malte, les pays méditerranéens de l’UE vont tenter d’accorder leurs positions sur l’immigration

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Les dirigeants des neuf pays méditerranéens de l’Union européenne se retrouvent ce vendredi à Malte pour accorder leurs positions, en particulier sur l’immigration. Selon l’Unicef, trois fois plus de migrants ont trouvé la mort ou ont disparu cet été en tentant de franchir la Méditerranée.

Le chef de l’Etat français Emmanuel Macron et la Première ministre italienne Giorgia Meloni doivent s’entretenir en début d’après-midi en marge de ce sommet du Med9 dans une réunion à trois avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon la délégation française.

Au coeur de cette rencontre, « la mise en oeuvre du plan en dix points présenté par la présidente de la Commission européenne afin de permettre à l’Union européenne de faire face au défi migratoire », selon la même source.Meloni et Ursula von der leyen

Afflux record

Ce plan d’urgence pour aider l’Italie avait été présenté lors d’une visite d’Ursula von der Leyen mi-septembre sur l’île italienne de Lampedusa, confrontée à un afflux record de migrants. Après plus d’une semaine d’accalmie liée au mauvais temps, les arrivées de migrants par la mer ont repris vendredi à Lampedusa.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni accueille la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d’une conférence internationale sur la migration à Rome, le 23 juillet 2023. @AP Photo/Gregorio Borgia.

Emmanuel Macron, qui se revendique progressiste et pro-européen, et Giorgia Meloni, à la tête d’une formation postfasciste et élue il y a un an sur un programme aux accents nationalistes, s’étaient déjà entretenus mardi à Rome et portent désormais une « vision partagée de la gestion de la question migratoire », selon Paris.

Le président français avait auparavant salué dimanche la position de la cheffe du gouvernement italien, qui « prend sa responsabilité », loin des tensions bilatérales passées sur ce sujet explosif. Et loin aussi de la « réponse simpliste et nationaliste » qu’il a attribuée, sans le nommer, au chef de la Ligue Matteo Salvini, pilier de la coalition gouvernementale italienne mais aussi allié de la figure de proue de l’extrême droite française Marine Le Pen.

Avec cette entente de raison, la France espère que le sommet Med9 à La Valette adressera un « message clair » sur le fait que la réponse est à chercher au « niveau européen ».migrants lampedusa

Les pays du Sud de l’Europe, souvent en première ligne, ont pu se réjouir du feu vert donné jeudi à Bruxelles par l’Allemagne à un volet clé du pacte migratoire européen, qui bloquait les négociations sur cette réforme du système d’asile des Vingt-Sept. Rome a toutefois émis quelques réserves, demandant plus de temps pour examiner son contenu plus en détail, ce qui repousse encore un accord.

Rôle stratégique

Malte a donc mis les migrations à l’ordre du jour, où figurent aussi le soutien à l’Ukraine, l’élargissement ou les questions économiques, avant des rendez-vous cruciaux de l’UE, à Grenade en Espagne dans une semaine, puis à Bruxelles fin octobre et en décembre.
Le gouvernement de l’île située entre les côtes italiennes et l’Afrique du Nord a aussi organisé une discussion sur les relations avec les voisins de la « rive Sud » de la mer Méditerranée, parmi lesquels la Tunisie et la Libye, pays de transit migratoire dont les Européens attendent davantage d’efforts pour endiguer les traversées.

Les dirigeants du Med9, qui réunit aussi Croatie, Chypre, Espagne, Grèce, Portugal et Slovénie, vont probablement évoquer l’instabilité au Sahel qui pourrait encore davantage affecter ces pays nord-africains, point de passage obligé pour les migrants d’Afrique subsaharienne.

Giorgia Meloni, confrontée depuis janvier à un nombre d’arrivées en forte hausse par rapport à 2022 malgré ses promesses de fermeté, et Emmanuel Macron, plaident tous deux pour une collaboration plus étroite avec la Tunisie, malgré les craintes des défenseurs des droits humains quant aux pratiques de ce pays du Maghreb.

Un « cimetière pour les enfants »

Trois fois plus de migrants ont trouvé la mort ou ont disparu cet été, (comparé à 2022), en tentant de franchir la Méditerranée, a alerté ce vendredi l’Unicef.

Entre juin et août, au moins 990 personnes ont fait naufrage en Méditerranée centrale, route maritime la plus dangereuse au monde reliant l’Afrique du Nord à l’Europe, soit trois fois plus que les 334 migrants qui avaient perdu la vie sur la même période en 2022, selon un décompte de l’agence onusienne pour l’enfance.

Si la part totale des enfants n’est pas chiffrée (l’Unicef en a recensé une dizaine par semaine en juillet), ce sont 11.600 « mineurs non accompagnés » qui ont tenté de se rendre en Italie entre janvier et mi-septembre 2023 à bord d’embarcations de fortune, soit 60% de plus que sur la même période l’année dernière (7.200).

« La Méditerranée est devenue un cimetière pour les enfants et leur avenir. Le bilan tragique des enfants morts en quête d’asile et de sécurité en Europe est le résultat de choix politiques et d’un système migratoire défaillant », selon Regina De Dominicis, qui coordonne le sujet à l’Unicef.

Les dirigeants doivent également évoquer les défis régionaux que représentent les catastrophes naturelles, après un séisme dévastateur au Maroc et des inondations meurtrières en Libye.

« Malte a toujours joué un rôle stratégique dans la Méditerranée », et « il n’y a pas de meilleur endroit pour avoir les discussions importantes prévues dans ce sommet sur l’avenir de la région », a estimé Ursula von der Leyen.

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