Politique

Afrique francophone et Maghreb: quelques attentes et annonces pour 2019

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Que nous réserve 2019 ? Le paysage politique, économique et social va-t-il changer, évoluer ? Va-t-on vers plus de croissance, plus de stabilité, plus de paix ?… C’est en tout cas ce que nous souhaitons tous au moment des vœux. Ces exemples par pays marqueront probablement l’année qui s’annonce.

Ces quelques propositions d’événements à venir dans l’espace des pays francophones du continent ne reflètent pas forcément les priorités nationales, ni les rendez-vous les plus attendus par tous pour l’année 2019. Ce florilège d’illustrations se veut évidemment non exhaustif, un ensemble d’exemples, annonciateurs parmi d’autres, de cette nouvelle année.

(Les pays présentés le sont par région et par ordre alphabétique)

Pays francophones du Maghreb

Algérie. Election présidentielle avec ou sans Bouteflika ?

L’élection présidentielle algérienne prévue en avril 2019, verra-t-elle Abdelaziz Bouteflika concourir pour un cinquième mandat ? Le vieux président, à la tête du pays depuis 1999, qui fait l’objet de nombreuses rumeurs sur son état de santé, ne s’est pas encore exprimé sur le sujet. Mais sa présence, ou non, aux prochaines élections, pèsera sur l’avenir d’un pays aujourd’hui en proie à une forte crise économique due en grande partie à la forte baisse des cours du pétrole.

Maroc. Organisateur des prochains Jeux Africains 2019

Bien que le Maroc ait créé la surprise en n’étant pas le pays d’accueil de la Coupe africaine des nations (CAN), il sera l’organisateur de la 12e édition des Jeux Africains 2019 du 23 août au 3 septembre 2019. Ce grand rendez-vous sportif recevra tout le continent sur vingt-deux disciplines comprenant : l’athlétisme, l’aviron, le basket-ball, le beach-volley, la boxe, le canoë, le cyclisme, l’escrime, le football, la gymnastique, l’haltérophilie, le handball, le judo, le karaté, la lutte, la natation, le volley-ball, le taekwondo, le tennis, le tennis de table, le triathlon et le tir.

Tunisie. Dans l’attente des élections en fin d’année

Huit ans après la révolution tunisienne, qui a lancé le Printemps arabe, l’avenir de la Tunisie reste incertain. Bien que le pays ait consolidé sa transition démocratique, la situation économique et politique reste difficile. L’inflation et le chômage alimentent des crises que certains espèrent voir résoudre avec les élections législatives et présidentielle prévues respectivement en novembre et en décembre 2019.

Une oasis sur la route d’Adrar, en Algérie. © Getty Imaghes/Sinclair Stammers/Science photo

Pays francophones d’Afrique de l’Ouest

Bénin. Les législatives auront lieu

Le renouvellement de l’Assemblée nationale par des élections législatives est bien prévu en 2019. Le ministre de la Justice Sévérin Quenum, en s’adressant à la population l’a confirmé par ces mots: « Le corps électoral sera convoqué à bonne date et les moyens seront mis à la disposition des institutions chargées de l’organisation des élections. Le gouvernement jouera sa partition et lorsque le budget sera voté, il saura comment faire pour satisfaire tout le monde ».

Burkina Faso. Une croissance en hausse malgré un contexte difficile

Malgré un climat d’insécurité et des contestations sociales, le gouvernement du Burkina Faso table sur un taux de croissance d’au moins 6% en 2019. « En 2016, nous étions à un taux de croissance à 5,4 ; en 2017 à 5,9 et en 2018 nous avons évolué à 6% », selon la ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Hadizatou Rosine Coulibaly. Un budget 2019 qui devrait, selon la ministre de l’Economie, favoriser les secteurs de la santé et de l’enseignement.

Cote d’Ivoire. Libération possible de l’ancien président Laurent Gbagbo

Si la libération de l’ex-président Gbagbo et d’un de ses proches Charles Blé Goudé est accordée en 2019 par la Cour pénale Internationale (CPI), cela marquera indéniablement l’actualité du pays. La CPI devrait rendre prochainement une décision concernant leur libération.

Guinée. Une bonne nouvelle pour les médias

Le retard cette année du paiement de la subvention accordée à la presse, estimée à 5 milliards de francs guinéens, a été lourd de conséquences dans le monde des médias guinéens. Or, d’après le ministre du Budget, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse le 27 décembre dernier, « pour la subvention à la presse, pour des raisons d’ordre technique, ça n’a pas été payé à la bonne date. Mais monsieur le ministre de l’Economie et des Finances et moi-même allons prendre des dispositions. Peut-être d’ici mi-janvier, les médias auront leur subvention qui est déjà engagée ».

Mali. Des libérations d’otages ?

Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de l’humanitaire française Sophie Pétronin, enlevée à Gao le 24 décembre 2016, a déclaré le 28 décembre sur la radio Europe 1 , avoir eu des nouvelles de sa mère toujours détenue au Mali. Ces informations, qui doivent encore être confirmées, laissent entendre que sa mère se trouverait en meilleure santé que lors du dernier signe de vie de l’otage et évoquerait sa possible libération en janvier.

Libérations espérées pour toutes les victimes du conflit et notamment pour le journaliste Issiaka Tamboura, directeur de la publication «Soft».

Mauritanie. Départ du président Mohamed Ould Abdel Aziz

Après deux mandats de cinq ans, et conformément à la Constitution mauritanienne, le président Mohamed Ould Abdel Aziz, comme il l’a répété à de multiples occasions, ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle et quittera le pouvoir en avril 2019. La Mauritanie devrait à cette occasion ouvrir une nouvelle page politique de son histoire.

Niger. Une loi sur la protection des personnes déplacées

C’est une première en Afrique. Le Parlement nigérien a adopté, le 3 décembre 2018, une loi nationale sur la protection et l’assistance des personnes déplacées dans leur propre pays. Depuis 2015, plus de 170 000 personnes ont été obligées de fuir leurs maisons à cause des incursions de groupes jihadistes dans des régions frontalières avec le Mali ou le Nigeria, comme à Diffa, à Tillabéri et à Tahoua. Selon cette nouvelle loi, qui va commencer à produire ses effets en 2019, le Niger est responsable de la protection et de l’assistance à ses ressortissants déplacés. Un cadre légal pour prévenir la fuite des civils dans les zones touchées par les violences et pour fournir une aide urgente à ces personnes.

Sénégal. Election présidentielle

Une vingtaine de dossiers de candidature pour la présidentielle de février ont été introduits auprès du Conseil Constitutionnel qui annoncera au plus tard le 21 janvier la liste des prétendants (entre 23 et 25) à la succession du président Macky Sall, lui-même candidat.

Togo. Les résultats des législatives

La Cour Constitutionnelle devait annoncer ce 31 décembre les résultats définitifs des législatives du 20 décembre dernier. L’opposition qui n’a pas pris part au scrutin appelle à un vaste mouvement citoyen pour contester le pouvoir à partir du 12 janvier.

Le fleuve Niger. © Getty Images/Shanna Baker

Pays francophones d’Afrique Centrale

Cameroun. Dans l’attente d’un apaisement ?

Face à la crise qui oppose, depuis plus d’un an, la minorité anglophone qui se dit «marginalisée» et le pouvoir politique, le président Paul Biya a décidé, en guise d’apaisement, d’arrêter les poursuites contre 289 détenus. Dans le Nord-Ouest, le couvre–feu en vigueur depuis plusieurs semaines a été suspendu jusqu’au 3 janvier à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Centrafrique. Vers la réconciliation ?

Entre célébration et recueillement, la Centrafrique a célébré le 1er décembre sa fête nationale dans un contexte difficile et malgré l’avis de l’Eglise et de l’opposition. A cette occasion, Jean-Symphorien Mapenzi, premier vice-président de l’Assemblée nationale, conseiller politique et chargé des relations avec les parlementaires du mouvement Cœurs Unis a eu ces mots : « Nous, Centrafricains de tous bords, nous devons nous unir autour de ce qui est l’essentiel la nation centrafricaine, au-delà de nos divergences, de nos positionnements politiques, nous devons plus que jamais par ces moments difficiles nous réunir autour de ce qui nous réunit tous, c’est-à-dire la République… »

Congo. La fin de la corruption ?

Le président congolais Denis Sassou-Nguesso, dans un message sur l’état de la nation le 29 décembre devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, a promis une lutte sans merci contre la corruption. « Face aux délits économiques, quels qu’ils soient, il n’y aura ni menu fretin ni gros poissons. J’assure qu’il n’y aura ni bouclier de protection pour les uns ni rampe de sanctions pour les autres. Tout passera dans la nasse du droit et de la justice. Seule prévaudra la loi ». Annonçant à cette occasion la création en cours d’une haute autorité de lutte contre la corruption.

Gabon. Changement de gouvernement ?

La Cour Constitutionnelle a proclamé les résultats des élections législatives d’octobre, entraînant la fin des fonctions du gouvernement d’un pays, dont le président, Ali Bongo Ondimba, est absent depuis plus deux mois. Un nouveau président de l’Assemblée nationale devrait être élu le 11 janvier.

RDC. Un pays face à nouvelle page politique de son histoire

Après avoir réalisé, non sans quelques difficultés, l’élection présidentielle le 30 janvier sur tout le territoire à l’exception de trois villes pour des raisons sanitaires et sécuritaires, le pays attend maintenant les résultats de cette consultation nationale historique. Ces élections démocratiques devraient permettre la mise en place d’un nouveau président qui prendra la suite de Joseph Kabila au pouvoir depuis l’assassinat de son père en janvier 2001.

Tchad. L’armée va embaucher

Dans le cadre du projet de budget 2019 le ministre tchadien des Finances et du Budget, Allali Mahamat Abaka, a annoncé que l’Etat a décidé de renforcer l’armée pour faire face à l’intense activité opérationnelle menée contre le terrorisme et la rébellion dans le Tibesti, dans l’extrême nord du pays. Le nouveau budget permettrait un nouveau recrutement de 3 000 soldats, dès le 1er janvier, pour rejoindre les effectifs de l’Armée nationale tchadienne.

Vue générale de forêts en République démocratique du Congo. © AFP PHOTO / Junior D. Kannah

Pays francophone d’Afrique de l’Est et de l’océan Indien

Burundi. Une nouvelle capitale pour 2019

Au Burundi, le gouvernement a surpris tout le monde ce 21 décembre en décidant au cours d’un Conseil des ministres de transférer la capitale politique du pays. Le porte-parole du président Pierre Nkurunziza a annoncé à cette occasion : « Le gouvernement du Burundi vient d’adopter un projet historique fixant la capitale politique à Gitega et la capitale économique à Bujumbura ». La nouvelle capitale, Gitega, est une ville du centre du pays qui a été anciennement la capitale royale pendant la période coloniale.

Comores. Election présidentielle

Un premier tour de l’élection présidentielle avec celle des gouverneurs des îles de l’archipel est annoncé pour le 24 mars 2019. Le président Azali Assoumani a d’ores et déjà déclaré qu’il serait candidat à sa propre succession et ses rivaux devront se faire connaître entre le 8 et le 23 janvier prochain.

Djibouti. Un hub humanitaire en développement

La proximité géographique de Djibouti face au Yémen (300 km) et sa capacité maritime de coordonner le transport sur cette zone de conflit en fait l’un des principaux hubs (centres) humanitaires de la région. Une position essentielle pour l’aide humanitaire qui permet actuellement à 500 tonnes de matériel par semaine de traverser le Golfe d’Aden.

Madagascar. Dernier suspense sur le résultat des élections

Madagascar devrait très vite connaître son nouveau président. Selon les résultats officiels provisoires, il pourrait s’agir d’Andry Rajoelina mais ce résultat qui reste à confirmer, est déjà contesté par son rival, Marc Ravalomanana, qui a fait déposer 70 requêtes pour le moment auprès de la Haute Cour constitutionnelle (HCC). Principalement des requêtes en annulation concernant certaines opérations électorales lors du second tour.

Rwanda. A la tête de la Francophonie

Le 12 octobre 2018, Louise Mushikiwabo, a été élue à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette Rwandaise, dont la famille a été tuée dans le génocide de 1994, est née le 22 mai 1961 à Kigali. Ministre de l’Information puis des Affaires étrangères du Rwanda de 2009 à 2018, elle est la deuxième femme à occuper ce poste après celle qui l’a précédée Michaëlle Jean, diplomate canadienne d’origine haïtienne, et la première secrétaire générale africaine de l’histoire de l’Organisation internationale de la Francophonie. Louise Mushikiwabo promet que la jeunesse sera au centre de son action.

Une rizière près de Fort Dauphin, à Madagascar. © Getty Images/Olivier Cirendini

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