Saisissant l’opportunité de la tenue du forum international de la Diaspora (FID), nous avons recueilli les propos de Baïdy Dramé, président du Conseil supérieur de la Diaspora malienne (CSDM), qui séjourne actuellement à Dubaï aux Emirats-Unis. Il nous répond sur la participation de son organisation à ce forum et donne son avis sur la mobilisation des ressources financières des Maliens établis à l’extérieur, ainsi que les procédés pour un renforcement de l’investissement durable. Baïdy Dramé, au-delà des questions de mobilisation des ressources financières des Maliens établis à l’extérieur, lance un appel vibrant pour l’unité de la CSDM, au rassemblement de tous les patriotes à soutenir les FAMa pour sauver ce pays qui traverse depuis plus d’une décennie la crise la plus grave depuis 1960.
Le Républicain : Monsieur le président du Conseil supérieur de la Diaspora malienne (CSDM), le département des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine vous a invité à prendre part au Forum international de la Diaspora (FID), qui s’est tenu à Bamako du 17 au 20 juillet 2025, peut-on savoir quelle a été la participation de votre organisation ?
Baïdy Dramé : Oui, le CSDM officiel a été invité au forum international de la diaspora par le Ministre des Maliens établis à l’Extérieur. En effet, une forte délégation du CSDM, composée des délégués de France, du Ghana, des États Unis d’Amérique et de notre permanente à Bamako a pris part à ce forum international sur l’investissement, qui prendra fin aujourd’hui 19 juillet au CICB. Je pense qu’il serait trop tôt pour en tirer des conclusions.
Le bicéphalisme du CSDM est-il une question désormais derrière nous ?
Le bicéphalisme est derrière nous depuis le 13 juillet 2023, suite à l’arrêt de la cour suprême du Mali à notre faveur. La loi en République du Mali est impersonnelle, et elle ne changera pas à cause des agissements d’une tierce opposition. Ce 18 juillet 2025, la cour suprême du Mali met fin définitivement, au volet judiciaire du CSDM à notre faveur. Nous croyons en la justice de notre pays. Pour rappel, la loi -04-038 du 5 Août 2004 relative aux associations maliennes interdit toute modification d’un récépissé.
Monsieur Baïdy Dramé est-il bel et bien le président du CSDM (international) ?
Oui, la cour suprême vient de confirmer le 18 Juillet 2025. Je suis en toute légalité, le Président du CSDM International.
La CSDM reçoit des demandes de partenariat, est-ce à dire que tout marche comme sur des roulettes pour votre organisation ?
Le CSDM est sollicité par plusieurs structures internationales dont la Fondation Marine du Japon, qui est la plus grande fondation au monde. Le président de la CSDM que je suis, a été désigné comme responsable des projets pour toute l’Afrique.
Vous êtes actuellement à Dubaï, dans quel cadre se situe ce déplacement ?
Je suis à Dubaï dans le cadre professionnel depuis plus de deux mois.
Il y a des Maliens établis à Dubaï, comptez-vous vous adresser à ces Maliens ?
Oui, il y a beaucoup de Maliens établis à Dubaï dont 80% sont des opérateurs économiques. Oui j’ai demandé à la Direction du CSDM de me donner un mandat pour la mise en place d’un bureau, car nous n’avons pas de démembrements aux Émirats Arabes Unis.
Le forum international de la diaspora a porté sur le thème « Enjeux et défis pour une diaspora au cœur du développement économique national ». A votre avis, comment peut-on renforcer l’implication de la diaspora dans le développement socio-économique et culturel du Mali ?
Je salue cette initiative de notre département de tutelle, particulièrement du Ministre Mussa Ag ATTAHER. La diaspora joue un rôle déterminant dans le développement de notre pays, cela est reconnu par tous. Le montant de transfert de fonds vers le Mali dépasse des centaines de Milliards de francs CFA sauf que seulement 1% va à l’investissement. Il est important de capitaliser ce flux pour permettre de financer des projets pour notre jeunesse. Pour cela, il faut l’implication du gouvernement, et pourquoi pas un conseil d’administration formé autour des structures faîtières de la Diaspora, à élargir aussi à ceux qui ne se reconnaissent ni au CSDM, ni au Haut Conseil des Maliens de l’extérieur.
Dans quelle mesure peut-on donner un coup de fouet à la mobilisation des ressources financières des Maliens établis à l’extérieur ?
Ce qui est plus simple, c’est la mise en place d’un fonds d’investissement de la Diaspora au lieu d’une BANK des Maliens de l’extérieur, sachant que toutes les grandes banques du Mali sont représentées dans plusieurs pays d’Afrique, d’Europe ou ont des banques partenaires.
Après les attaques terroristes sur 7 villes du Mali, le 1er Juillet dernier, le CSDM a, dans un communiqué signé par vous, appelé « à l’unité nationale, à la vigilance citoyenne et à un soutien sans faille aux autorités légitimes dans leur mission de sécurisation du territoire ». S’agit-il d’un appel au patriotisme de tous les Maliens pour un soutien au pouvoir de transition ?
Nous soutenons les Forces armées maliennes (FAMa) contre les terroristes. Notre communiqué s’adresse à tous les patriotes pour sauver ce pays qui traverse depuis plus d’une décennie la crise la plus grave depuis 1960. Un appel aux autorités de la transition, car sans rassemblement national, sans union sacrée de tous les fils et filles du pays, de l’intérieur comme de l’extérieur, il sera très difficile de ramener une stabilité dans notre pays. Ce pays a besoin de tous ces enfants, y compris ceux qui ne sont pas d’accord avec les autorités de la transition.
Quel serait votre mot de la fin ?
Je m’adresse aux 45 pays du CSDM International ; c’est un appel à tourner la page judiciaire de ces dernières années. Je lance un vibrant appel à un large rassemblement, aux partisans de Mohamed Cherif Haidara, y compris Haïdara lui-même.
J’ai demandé à la Direction du CSDM d’accepter de retirer sa plainte contre Mohamed Cherif Haïdara, afin qu’il puisse rejoindre sa famille à Bamako. C’est un père de famille, j’espère que la Direction du CSDM acceptera cette demande. Les Maliens doivent s’unir et non se diviser.
Source : Le Républicain
Réalisée par B. Daou
