Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti jeudi que le conflit avec Israël est désormais entré dans une « nouvelle phase ».
S’adressant aux personnes en deuil lors des funérailles de Fouad Shukur, un commandant du groupe militant tué par une frappe aérienne israélienne cette semaine à Beyrouth, Nasrallah a souligné l’escalade du conflit dans la région.
Les récentes violences ont exacerbé les craintes d’une guerre régionale plus large. À Téhéran, le leader suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, a prié sur le corps d’Ismail Haniyeh, leader politique du Hamas, également tué dans une présumée attaque israélienne. Israël n’a ni confirmé ni nié sa responsabilité dans cet assassinat.
Israël a admis avoir effectué la frappe à Beyrouth, tuant non seulement Shukur mais aussi un conseiller militaire iranien et au moins cinq civils.
Israël a accusé Shukur d’être responsable d’une attaque à la roquette sur un terrain de football dans le Golan, qui avait tué 12 enfants. Le Hezbollah, quant à lui, a nié toute implication dans cette attaque.
Dans un discours vidéo aux personnes en deuil, Nasrallah a annoncé : « Nous sommes confrontés à une grande bataille, qui va au-delà d’un front de soutien. Il y a maintenant une bataille à Gaza, une bataille au Sud-Liban, une bataille ouverte au Yémen et même en Irak parce que tout cela se passe en même temps. Hodeida est frappé, Jarf Al Sakhr est frappé hier ou avant-hier en Irak, et au même moment le leader Ismail Haniyeh est tué à Téhéran et au même moment Fouad Shukur est tué à Dahiyeh. Il ne s’agit plus seulement de fronts, mais d’une bataille ouverte sur tous les fronts. »
Nasrallah a également mis en garde contre d’éventuelles représailles et a critiqué ceux qui célèbrent les assassinats, promettant que les Israéliens « devront attendre la colère des gens honorables de la région ».
Les efforts internationaux se multiplient pour prévenir un cycle de représailles qui pourrait entraîner une guerre totale. Depuis le début du conflit à Gaza en octobre, des échanges de tirs presque quotidiens ont lieu entre le Hezbollah et Israël à la frontière, entraînant des pertes humaines et des évacuations massives. Cependant, une certaine retenue a été observée jusqu’à présent.
En avril, Israël avait déjà frappé l’ambassade iranienne à Damas, provoquant une riposte iranienne suivie d’une contre-attaque israélienne. Malgré l’escalade potentielle, la diplomatie internationale a réussi à contenir la situation.
À Dahiyeh, le plus grand quartier chiite de Beyrouth, des centaines de personnes en deuil ont assisté aux funérailles de Shukur. Le cercueil, drapé du drapeau du Hezbollah, a été escorté par des combattants du groupe, et des drapeaux et photos de Shukur étaient largement visibles.
À Téhéran, les restes d’Ismail Haniyeh seront transférés au Qatar pour l’inhumation vendredi. L’attaque contre Haniyeh s’est produite alors qu’il se trouvait à Téhéran pour assister à l’investiture du nouveau président iranien, Masoud Pezeshkian.
Appel à la Diplomatie
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé les parties au Moyen-Orient à éviter toute action susceptible d’aggraver le conflit. Depuis Oulan-Bator, il a souligné la nécessité d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour briser le cycle de violence.
Alors que la région attend la réponse de l’Iran et du Hezbollah, le calme relatif observé jeudi sur la frontière libano-israélienne est précaire. Les développements futurs seront cruciaux pour déterminer si la région peut échapper à une guerre généralisée.