L’Essonne et le Mali, l’attache culturelle

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Le festival de culture malienne EM Fest se déroule du 1er au 10 février 2019 en Essonne, en région parisienne.©EM Fest

Le département de l’Essonne souhaite apporter un autre regard sur la culture malienne. Pour se faire, il a créé l’EM Festival. Une première du genre pour cet événement qui se déroulera du 1er au 10 février 2019.

C’est un festival hors du commun qui voit le jour dans le département de l’Essonne. Durant une dizaine de jours une riche programmation d’artistes du Mali et de l’Afrique de l’Ouest, au travers de la musique, de la danse, du théâtre, des arts plastiques, du cinéma sera proposée aux Essonniens : « L’EM Fest, Essonne Mali Festival, est né de la coopération historique entre l’Essonne et le Mali. Le Conseil départemental de l’Essonne est engagé depuis 1996 dans une coopération décentralisée avec le Conseil de cercle de Douentza, et depuis 2009 avec les Conseils de cercle de Diéma et Nioro-du-Sahel. Ces coopérations s’inscrivent dans le cadre du réseau Essonne, Diéma, Douentza, Nioro-du-Sahel (EDDN), qui regroupe des communes et des associations en Essonne et au Mali, et dont le département est chef de file. Au coeur de ces échanges, la culture a toujours eu une place privilégiée », explique Aurélie Gros, vice-présidente du département de l’Essonne. Elle poursuit : « Nous sommes convaincus de l’importance de porter haut l’ouverture au monde de notre département et de la culture comme vecteur de rencontre, de connaissance et d’échange ».

Si le département de l’Essonne rassemble une importante communauté malienne, l’élue reste persuadée que ce type d’évènement peut avoir un réel impact dans l’unité des communautés entre elles : « Beaucoup de groupes d’artistes maliens ou d’origine malienne s’en fichent d’être Dogons ou Peuls…ce qui compte pour eux c’est d’abord de faire de la musique autour d’un projet artistique commun.. ».

Salif Keita, un parrain prestigieux de l’EM FEST

A cette occasion et en exclusivité l’artiste malien se produira pour un concert exceptionnel et présentera au passage son dernier album Un autre blanc : « Cette rencontre entre l’Essonne et le Mali peut apporter beaucoup de choses en matière d’échanges culturels, explique Salif Keita. Le Mali est un pays riche sur le plan culturel et j’en suis fier. J’ai beaucoup d’espoir dans ce domaine. Un tel évènement peut contribuer à nous apporter beaucoup d’ouverture à travers le monde. Cette rencontre ne peut être que positive pour tout le monde. » Aurélie Gros raconte : « Je connaissais Salif Keita pour ses performances artistiques et son engagement personnel. S’il a tout de suite été partant pour parrainer notre événement, c’est aussi parce qu’il croit encore aux valeurs son pays ».

En France toute une population est issue de l’immigration et la question de l’identité s’impose. Aussi, en créant ce festival et en faisant venir de la culture et un large public, l’élue estime qu’il est possible d’espérer resserrer les liens des administrés sur le territoire essonien. Des enjeux majeurs et partagés avec les partenaires maliens du département, qui ont également pour objectif d’organiser, sur leurs territoires et à Bamako, une déclinaison malienne de l’EM Fest.

■ La compagnie BlonBa de Bamako

La programmation du théâtre de l’Arlequin a été confiée à la compagnie mal

Le théâtre de l ‘Arlequin basé à Morsang-sur-Orge dans l’Essonne est le seul théâtre français a avoir été confié à BlonBa, une compagnie africaine malienne. Trois questions à Jean-Louis Sagot-Duvauroux co-fondateur de cette compagnie essayiste et dramaturge.

 Comment BlonBa et le théâtre de l’Arlequin s’inscrivent-ils dans l’EM FEST ?

Jean-Louis Sagot-Duvauroux : Quand le théâtre de l’Arlequin a été ouvert, il y a 10 ans, c’est à l’antenne française de la compagnie malienne BlonBa qu’il a été confié. C’est, je crois, unique en France. L’EM FEST confirme la force du partenariat culturel maliano-essonnien. Nous avons mis nos forces à son service et nous y proposons en direct ou avec d’autres de nombreuses manifestations : théâtre, danse, photographie, audiovisuel…

Qu’attendez-vous d’un tel événement ? 

Le Mali souffre de graves problèmes, mais connaît en même temps une véritable effervescence créatrice, dans la jeunesse surtout. L’EM FEST est l’occasion de partager cette énergie. Les artistes maliens enrichissent le public essonnien de leur apport à la culture humaine. En les accueillant, l’Essonne leur donne de la force, de la confiance, des perspectives.

En quoi la culture et l’art peuvent-ils faire bouger les relations franco-maliennes ?

Dans un moment d’art, les cœurs vibrent ensemble, les intelligences s’ouvrent ensemble. La communauté ainsi formée – artistes venus du Mali, publics vivant en France avec ou sans lien familial avec l’Afrique – est une promesse pour notre XXIe siècle. Le temps d’un spectacle ou d’une exposition, nous ressentons intimement que nous partageons, chacun à notre façon, la même humanité.

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