L’UE veut réaffirmer sa position de partenaire stratégique de l’Afrique avec l’initiative «Global Gateway»

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‘Union européenne (UE) veut muscler les investissements des entreprises dans les pays du Sud, dans le cadre de sa stratégie « Global Gateway » lancée en 2021 pour contrer l’influence chinoise en Afrique, a-t-elle annoncé ce 9 octobre 2025 à Bruxelles.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (à droite), et le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, se serrant la main à la fin d’une conférence de presse après leur rencontre au siège de l’UE à Bruxelles, le 9 octobre 2025. AFP – NICOLAS TUCAT

Le forum « Global Gateway » sur les investissements européens en Afrique se déroule à Bruxelles les 9 et 10 octobre 2025. Plusieurs grands projets en Afrique profitent de l’appui de l’Union européenne et de cette initiative : le Corridor de Lobito, ce projet ferroviaire visant à relier la Zambie à l’Atlantique via la RDC et l’Angola pour pouvoir exporter les ressources minières de ces pays, la Grande Muraille verte, qui prévoit de restaurer la végétation dans le Sahel de Dakar à Djibouti, ou encore la mise en place d’usine de production de vaccins de BioNTech.

L’Afrique subsaharienne a été la première région bénéficiaire de ces investissements du Global Gateway avec près de 80 milliards d’euros de financements et de garanties.La présidente de la Commission européenne a annoncé jeudi en Belgique que les objectifs de 300 milliards d’euros pour la période 2021-2027 ont déjà été atteints et a fixé un nouveau seuil à 400 milliards.À Bruxelles, Ursula von der Leyen a ainsi fait l’état des lieux de la diplomatie commerciale. Un modèle en mutation qui impacte l’ensemble des grands blocs économiques, dont le continent africain. « Les tarifs douaniers et les barrières commerciales sont de retour en tant qu’outils de géopolitique et de géoéconomie, a-t-elle souligné. Les contrôles à l’exportation sont devenus un outil permettant de nuire aux concurrents et d’obtenir des concessions. Les dépendances sont utilisées comme des armes, y compris celles créées par des investissements étrangers insoutenables qui ont laissé trop de pays accablés par des dettes insoutenables ». Une critique à peine voilée à l’égard de la Chine.

« Ces investissements ne doivent pas remplacer une dépendance par une autre »

Face à cela, Global Gateway se présente comme une solution alternative, proposant des financements mixtes et soutenables. Cyril Ramaphosa, président sud-africain et actuellement à la tête du G20, appelle à poursuivre ce partenariat. Mais pas sans condition. « Il est important que les investissements substantiels réalisés par le biais de Global Gateway soient structurés de manière à renforcer les capacités des pays africains et des pays du Sud global, a-t-il insisté. Et ces investissements ne doivent pas remplacer une dépendance par une autre. Ils doivent être véritablement transformateurs et créateurs de capacité. Ils doivent permettre aux pays africains et aux pays du Sud de suivre des voies de développement adaptées à leur situation et aux besoins de leurs populations ».

Dans un contexte de fortes contraintes sur les marchés financiers et de baisse des aides au développement, Global Gateway se tourne vers les partenariats privés. Une plateforme pour favoriser leurs projets et trouver des solutions de financement vient d’être lancée.

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