Un tribunal malien a libéré 11 dirigeants de l’opposition qui avaient été arrêtés en juin pour complot contre les militaires au pouvoir après avoir appelé à un retour à un régime civil.
Leur libération provisoire vendredi a été considérée comme une tentative d’apaiser le climat politique du pays à la suite de la nomination controversée du général Abdoulaye Maïga au poste de Premier ministre.
Le Mali est dirigé par des militaires depuis que la junte a pris le pouvoir en 2020 et a organisé un nouveau coup d’État l’année suivante.
Les 11 personnes avaient été arrêtées le 20 juin lors d’une réunion « illégale » tenue pendant une période où toutes les activités des partis politiques avaient été interdites. Ils ont été accusés de comploter contre la junte après avoir signé en mars une déclaration appelant les militaires à renoncer au pouvoir.
« Les 11 camarades de la plateforme des partis politiques et associations de la Déclaration du 31 mars sont libres depuis hier », a déclaré vendredi l’ancien ministre malien Djiguiba Keita, dont le Parti pour la renaissance nationale (Parena), parti d’opposition, est signataire de la déclaration.
« Cette libération est le résultat d’un processus que nous avons initié pour demander aux autorités de libérer nos camarades dans le cadre de l’apaisement du climat politique dans le pays », a-t-il déclaré à l’Associated Press.
Issa Togo, membre du parti Adema PASJ et ancien député à l’Assemblée nationale, a déclaré que les 11 « sont libres de reprendre leurs activités politiques et de voyager ».
Plusieurs autres dirigeants politiques et militants de la société civile sont toujours emprisonnés au Mali, notamment Issa Kaou N’Djim, ancien vice-président du Conseil national de transition, l’organe législatif de la transition malienne, et l’économiste Etienne Fakaba Sissoko.
Tous deux ont critiqué les régimes militaires des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger).
Abdoulaye Maïga a été nommé Premier ministre en novembre, au lendemain de la destitution par le chef de la junte, le général Assimi Goita, de Choguel Maïga (aucun lien de parenté), un Premier ministre civil qui avait critiqué la junte pour avoir reporté l’élection présidentielle prévue en 2024.