LES PERSONNES APPRÉHENDÉES « FONT ACTUELLEMENT L’OBJET D’UNE ENQUÊTE POUR LEUR IMPLICATION DANS LA FACILITATION DE L’ENSEMBLE DU PROCESSUS », SELON UN RESPONSABLE DU CACHEMIRE.
Quelques jours après la mort de dizaines de migrants dans le naufrage d’un bateau au large de la Grèce, les autorités pakistanaises ont annoncé dimanche avoir arrêté dix personnes soupçonnées d’être impliquées dans le trafic d’êtres humains. Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a ordonné de sévir à l’encontre des « individus engagés dans le crime haineux du trafic d’êtres humains » et promis que les coupables seraient « sévèrement punis », selon un communiqué de son bureau.
Des migrants pakistanais se trouvaient à bord du chalutier vétuste et bondé qui a chaviré puis coulé en quinze minutes, au large du Péloponnèse mercredi matin, faisant au moins 78 morts et des centaines de disparus. Un jour de deuil national sera observé lundi au Pakistan, ont annoncé les autorités.
DES CENTAINES DE MIGRANTS PAKISTANAIS À BORD
Douze Pakistanais figurent parmi les survivants, a rapporté samedi le ministère pakistanais des Affaires étrangères, qui ignore cependant combien de ses ressortissants se trouvaient à bord. Mais selon des médias pakistanais, leur nombre pourrait être supérieur à 300. Ils étaient plus de 200, a de son côté indiqué un responsable de l’immigration s’exprimant sous couvert de l’anonymat à l’AFP.
Le nombre estimé de personnes à bord est compris entre 400 et 750, selon l’Organisation internationale pour les migrations et le Haut-commissariat pour les réfugiés.
Neuf personnes « impliquées dans des opérations de trafic d’êtres humains » ont été arrêtées dans la région pakistanaise du Cachemire, dont la majorité des victimes est originaire. Une autre a été interpellée à Gujrat au Pendjab, une ville qui constitue depuis longtemps un terreau pour les candidats au départ.
Les personnes appréhendées « font actuellement l’objet d’une enquête pour leur implication dans la facilitation de l’ensemble du processus », a déclaré à l’AFP Chaudhary Shaukat, un responsable du Cachemire.
DES MILLIERS DE DÉPARTS CHAQUE ANNÉE
Les troubles politiques et une économie au bord de l’effondrement poussent des dizaines de milliers de Pakistanais à quitter le pays, légalement ou illégalement, pour des traversées périlleuses à destination de l’Europe, où ils tentent d’entrer illégalement en quête d’une vie meilleure.