Politique

Présidentielle à Madagascar: la guerre des communiqués

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A Madagascar, alors que le dépouillement des votes de l’élection présidentielle de mercredi est en cours, l’ex-président Hery Rajaonarimampianina a dénoncé de nombreuses irrégularités dans un communiqué publié jeudi après-midi. Le scrutin s’est pourtant déroulé dans le calme, sans incident majeur. Trente-six candidats étaient en lice, parmi eux trois favoris, tous ex-présidents, Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina.

Alors que les résultats de la présidentielle sont publiés au compte-gouttes, l’ex-président Hery Rajaonarimampianina a créé la surprise. « Tout porte à croire que le vote de la population malgache a été victime de détournements », a-t-il indiqué dans un communiqué dans lequel il déplore « un fichier électoral non valide, la présence de bulletins déjà pré-cochés, ainsi que des intimidations. »

Des accusations formulées alors que la commission électorale a commencé à publier ces résultats. Des résultats très partiels, puisque basés sur moins de 200 bureaux de vote sur plus de 24 000.

Mais des résultats qui placent Hery Rajaonarimampianina en 3e position dernière ses deux rivaux Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. La veille, ces deux candidats se sont d’ailleurs dits confiants dans leur victoire.

Hier après-midi, la Cour constitutionnelle a rappelé que seules la Céni et elle-même sont habilitées à publier et à proclamer ces résultats. Et appeler les candidats, les partisans, ainsi que les médias à faire preuve de prudence et de retenue.


■ Les observateurs nationaux et internationaux ont commencé à s’exprimer

« Dans l’ensemble, tout s’est bien passé le jour du scrutin », explique père Germain Rajoelison, le secrétaire général de Justice et paix. L’ONG catholique a déployé quelque 5150 observateurs bénévoles sur le territoire. Et d’ajouter :  « Mais il y a eu quand même quelques anomalies. Des problèmes de listes électorales : des doublons, des personnes décédées qui apparaissent encore sur la liste, il y a des personnes qui sont allées vérifier leur nom au mois d’avril, et ces noms-là ont disparu de la liste. Des retards aussi pour l’ouverture des bureaux de vote ou l’acheminement des matériels. Désormais, on attend encore les retours des bénévoles qui travaillent dans les zones enclavées. Parce qu’il n’y a pas de réseau qui nous permette de communiquer. Ah ! Mon inquiétude à moi, c’est la suite, c’est-à-dire l’acheminement des résultats des zones enclavées vers la capitale. »

Dans certaines régions, le niveau d’insécurité est en effet très élevé. Et les risques d’attaques du personnel procédant au transport des bulletins de vote sont réels.

De son côté, l’Organisation internationale de la Francophonie a réagi suite à la sortie médiatique de deux candidats. « Il est légitime d’être déçu lorsque l’on n’arrive pas au résultat escompté. Néanmoins, nous insistons auprès des candidats pour ne pas faire ce type de déclaration », a insisté l’OIF. Concernant une vidéo sur laquelle on voit le candidat Marc Ravalomanana affirmer à ses partisans qu’il a gagné, le chef de mission de l’OIF Philippe Courard rappelle :  « C’est trop tôt. Les résultats ne sont pas connus officiellement. Donc je crois que ce n’est pas opportun de le faire, ça ne peut qu’amener de la tension. Donc ce que nous avons redemandé aujourd’hui lors d’une rencontre entre opérateurs internationaux, c’est qu’on ne fasse pas ce type d’annonce. »

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