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Sénégal: décès du ministre Amath Dansokho, figure emblématique de la gauche

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Au Sénégal, le ministre Amath Dansokho, figure majeure de la vie politique sénégalaise, est décédé, vendredi soir, à Dakar, à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie. Opposant aux présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, Dansokho aura marqué la vie publique du pays, depuis les années 50.

« Le Sénégal vient de perdre un patriote, un combattant de la liberté et du progrès, un homme d’une qualité humaine remarquable ». C’est par ces mots que le président Macky Sall a rendu hommage à Amath Dansoko.

Militant communiste, membre du Parti africain de l’indépendance, dès 1957, puis cofondateur du Parti de l’indépendance et du travail, il aura vécu de nombreuses années en exil, notamment à Prague, à l’époque de la Guerre froide.

Mais dès les années 80 et l’ouverture politique, Abdou Diouf le fait rentrer au gouvernement. Toutefois, il sera rapidement écarté du cercle du pouvoir en raison de ses critiques de la gestion du pays.

« C’est une personnalité clé dans les changements politiques sénégalais, un homme d’une grande ouverture d’esprit et d’une intelligence politique extraordinaire », relève son ami Alioune Tine avec qui il avait lancé le mouvement du 23 juin contre un troisième mandat d’Abdoulaye Wade.

Abdoulaye Wade qu’il avait contribué à faire accéder au pouvoir en 2000. Là encore, le nouveau président sénégalais le nommera ministre avant de le faire démissionner et c’est dans ce contexte qu’Amath Dansoko, figure de la gauche sénégalaise, soutiendra Macky Sall à la présidence de la République.

L’homme de tous les combats

Joint par RFI, Landing Savané, dirigeant de gauche, salue un homme de conviction. Dansokho était l’homme de tous les combats, se souvient-il.

« Il était présent avec nous et d’autres forces politiques pendant tous les combats de la période post 68 qui ont abouti finalement à l’alternance politique au Sénégal, en l’an 2000. Il n’avait pas de langue de bois. Chaque fois que quelque chose se passait et qu’il était contre, il le disait haut et fort au risque de choquer beaucoup d’entre nous. Souvent, j’avais des apartés avec lui où je lui disais: écoute, il faut quand même essayer de mieux faire passer ton message. Mais c’était un homme de vérité, un homme de conviction et c’est l’image la plus forte que tout le Sénégal garde de lui, d’ailleurs. Il pouvait avoir tort mais il n’avait pas peur de ses convictions et il les assurait. Il aura contribué, encore une fois, de façon très positive, à faire bouger les lignes dans ce pays. Le Sénégal entier le reconnaît et lui en sera reconnaissant », a-t-il déclaré.

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