La rébellion avortée du groupe Wagner en Russie a montré le risque posé par l’organisation de mercenaires dans les États africains qui s’associent avec eux, a indiqué lundi le département d’État américain.
« Le message que nous avons transmis à ces pays, en public et en privé par le passé, est qu’à chaque fois que Wagner entre dans un pays, mort et destruction s’ensuivent », a déclaré à des journalistes le porte-parole de la diplomatie américaine Matthew Miller.
« Wagner exploite les populations locales, nous les voyons extraire les richesses locales, commettre des violations des droits humains », a-t-il ajouté.
« Ce qui s’est passé ce week-end renforce les inquiétudes que nous avons exprimées au sujet de l’instabilité que le groupe Wagner apporte avec lui lorsqu’il entre dans un conflit », a poursuivi M. Miller.
Le groupe paramilitaire russe est de plus en plus actif en Afrique, notamment au Mali où la junte militaire emploie ces mercenaires et s’est rangée diplomatiquement du côté de la Russie depuis la détérioration de ses relations avec la France, ancienne puissance coloniale.
L’ONU a accusé début mai l’armée malienne et des combattants « étrangers » d’avoir exécuté au moins 500 personnes en mars 2022 lors d’une opération anti-djihadiste à Moura. Les Occidentaux, dont les Américains, assurent que ces combattants étrangers sont des membres de Wagner.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a cependant annoncé lundi que les hommes de Wagner continueraient à opérer au Mali et en Centrafrique « comme instructeurs ».
Le chef du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, a mené une brève mutinerie armée entre vendredi soir et samedi soir qui a ébranlé la Russie.
Pendant 24 heures, les forces de M. Prigojine se sont emparées de plusieurs sites militaires dans la ville stratégique de Rostov (sud-ouest) et ont parcouru des centaines de kilomètres en direction de Moscou avant que le chef de Wagner ne mette fin à sa rébellion en échange d’une immunité promise par le Kremlin pour lui et ses hommes.