La Préfecture de Kayes incendiée par les manifestants
Le calme est revenu ce matin à Kayes, cette ville de l’ouest du Mali, théâtre de violences ces deux derniers jours, émeutes consécutives à la mort d’un jeune homme lundi soir, tué par un policier alors qu’il circulait à moto.
Depuis le début de la semaine, un commissariat a été incendié et deux autres jeunes ont perdu la vie dans ces affrontements. Des jeunes qui ont bloqué certaines artères de la ville exprimaient aussi leur mécontentement face au couvre-feu imposé pour limiter la propagation du coronavirus.
Mamadou Coulibaly, le président de la société civile de Kayes, explique pourquoi la situation était déjà tendue et pourquoi cette mort à mis le feu aux poudres : « C’est la première fois que cela se passe au niveau de notre ville. La plupart des jeunes sont dans l’économie informelle. Avec le couvre-feu, cela a beaucoup impacté leurs activités. Ils dénoncent leurs conditions de vie et de travail. Donc, aujourd’hui, les jeunes sont dans cette dynamique à ce qu’il y a eu cette malheureuse altercation. »
Une justice exemplaire pour apaiser la situation
D’après lui, la population est sous le choc suite à ces évènements et il demande une justice exemplaire : « On a perdu trois jeunes. Cela a choqué la population de Kayes. C’est un fait exceptionnel. Cela n’arrive jamais. S’il y a de la violence, cela veut dire les jeunes ont été violentés. C’est pourquoi ils ripostent. Ils ne manifestent jamais comme cela. On a demandé que justice soit faite suite à l’assassinat d’un jeune de 17 ans par un policier. Il faudra que ces criminels soient mis aux arrêts, jugés puis punis ».