Le convoi mortuaire est arrivé sur le coup de midi au stade Ingoma de Gitega, où il a eu droits aux honneurs militaires. Son cercueil, monté sur une jeep militaire de commandement et entouré de plusieurs généraux qui marchaient au pas, a fait le tour d’un stade rempli d’invités tout de blanc vêtus. Une marche lente accompagnée de chansons religieuses, de pleurs et de cris de douleur, certaines personnes se sont même évanouies et ont été évacuées par des agents de la Croix-Rouge du Burundi.
Dans tout le stade, pas distanciation sociale et très peu de masques dans un pays où le Covid-19 circule. Des sources concordantes assurent d’ailleurs que l’ex-président Nkurunziza serait décédé des suites de cette maladie.
La perte de son « bien-aimé »
De nombreux hommages ont été rendus à l’ancien chef de l’État. Le premier à prendre la parole, a été le nouveau président burundais Évariste Ndayishimiye, frère d’armes de Nkurunziza durant les années de guerre civile. Des sanglots dans la voix, il a déclaré que le Burundi avait « perdu un père, un ami, un sauveur et un chef d’État sans avoir eu le temps de l’accompagner ». Il a multiplié les superlatifs, en expliquant que si Dieu « nous avait donné le choix, ce n’est pas vous qui serait parti ».
« Le pas franchi (par le Burundi) sous votre direction va toujours nous rappeler que vous avez été un chef d’État inégalable. Vous savez qu’on a abordé ensemble tous les sujets : vous me laissez le lourd fardeau de construire le développement du pays. Continuez de prier pour moi (de là où vous êtes) et j’y arriverai », a-t-il également prononcé.
La veuve du défunt s’est dit affligée par la perte de son « bien-aimé », mais Denise Bucumi, pasteur dans une église évangélique, a aussi assuré que « Dieu m’a appris à dire merci en toute chose, je l’ai fait et cela m’a donné la force de tenir ».