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Mali: mandat d’arrêt international lancé contre trois anciens ministres et un ex-directeur de banque

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Les autorités maliennes ont lancé un mandat d’arrêt international contre trois anciens ministres et contre l’ancien directeur de la Banque malienne de solidarité. Ils sont poursuivis pour « faux, usage de faux et atteinte aux biens publics », dans une affaire d’achats d’équipements militaires en 2015, selon le communiqué.

Les autorités maliennes avaient attribué un marché public de 60 millions de dollars, soit près de 39 milliards de francs CFA à la société sud-africaine Paramount pour l’achat de véhicules blindés.

Or, selon une source judiciaire malienne jointe par l’AFP, une partie de ces engins n’a pas été livrée. Résultat, une information judiciaire a été ouverte par la chambre d’instruction de la Cour suprême pour « faux, usage de faux, atteinte aux biens publics et de complicités de ces infractions ».

Quatre responsables de l’époque sont donc mis en cause dans ce dossier, dont de possibles candidats à la prochaine présidentielle : l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, qui était ministre des Finances de 2016 à 2019 ; son prédécesseur à ce poste, Mamadou Igor Diarra ; Tiéman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense de 2015 à 2016 ; ainsi que Babaly Bah, qui dirigeait à cette période la BMS, la Banque malienne de solidarité.

Un mandat d’arrêt international a été lancé lundi 25 juillet contre ces quatre responsables, qui n’ont pour l’instant pas réagi.Communiqué du procureur de la Cour suprême du Mali.

Réactions des trois anciens Ministres du Mali suite au mandat d’arrêt international.

Communiqué de presse de Dr Boubou Cissé

C’est à travers un communiqué du 28 juillet 2022 que je découvre que la Cour Suprême du Mali a émis un mandat d’arrêt international à mon encontre et d’autres anciens ministres maliens, à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire concernant un marché public d’achat de matériel militaire dénommé « Paramount ».

Concernant ce marché, qui n’est pas une affaire, je suis absolument serein et déterminé à laver mon honneur.

En effet, contrairement à ce que veulent faire croire les personnes qui ont été chargées d’instruire ce dossier, en aucun cas je n’ai posé un acte illégal dans l’exercice de mes fonctions et d’ailleurs, au moment de la conclusion de ce marché, en octobre 2015, j’étais en charge du Ministère des Mines, donc étranger à la conclusion de ce marché.

En tout état de cause, lorsque j’ai eu le privilège et l’honneur d’être ministre, puis Premier ministre de notre pays, j’ai agi au service de l’État dans le souci de l’intérêt général, du respect des contrats signés avec nos fournisseurs, de la préservation du bien public et de notre Nation.
Je tiens à préciser que je n’ai jamais cherché à fuir mes responsabilités ou à échapper à mes devoirs de justiciable, pour autant que la justice de notre pays demeure indépendante et impartiale.
À la suite de l’affaire dite de « complot contre le gouvernement », qui m’a valu une visite musclée des forces de l’ordre à mon domicile en décembre 2020, dont la procédure a finalement été annulée par la justice en mars 2021 en l’absence totale de preuves, et constatant la situation et les pressions exercées sur ma famille, j’ai pris la douloureuse décision de m’éloigner momentanément de notre pays.
Mon absence obéit à la volonté d’observer une posture de réserve afin de permettre aux autorités de la transition d’œuvrer au plus vite pour le rétablissement des équilibres socio-politiques nécessaires au retour rapide à un ordre constitutionnel régulier dans notre pays.
Il ne faudrait donc pas que la justice malienne, qui a toujours été digne, puisse faire l’objet d’une instrumentalisation et ainsi détourner l’opinion publique nationale des vrais enjeux du moment en matière sécuritaire, sociale et économique.
Je regrette profondément que cet acte soit posé au moment où mes frères maliens doivent être rassemblés autour des valeurs de paix et de justice véritables afin de tracer un nouveau chemin vers la cohésion nationale.
Pour ma part, comme je l’ai toujours affirmé, ma préoccupation principale est l’avenir de mon pays et le bien-être de tous les Maliens. Par conséquent, je continue de suivre avec intérêt l’évolution du cours de la transition, et ma détermination à apporter ma modeste contribution demeure intacte et inaltérable.
Dr Boubou Cissé
Ancien Premier ministre

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Par un communiqué lu sur les ondes de la chaîne de télévision nationale, ORTM, j’ai appris de manière surprenante, qu’un mandat d’arrêt international serait émis contre moi et d’autres personnalités, à l’initiative de monsieur le Procureur général près la Cour suprême du Mali.
Cette manière si singulière et pour le moins cavalière n’est pas la façon qui sied véritablement, si le parquet général près la haute juridiction est, un tant soit peu, animé de justice.
Je rappelle que je suis absent de mon pays depuis plusieurs mois, en exil, compte tenu des menaces quotidiennement distillées par la rumeur ronflante, savamment entretenue, qui, au fil des mois, a fini par révéler le dessein réel des personnes en commandite.
Au mois d’octobre 2021, deux semaines après mon départ de Bamako, l’information quant à mon absence avait suscité une réaction aussi inattendue qu’agressive, notamment sur les réseaux sociaux et autres mass média, à la solde de la junte militaire malienne et ses complices civils. Des rumeurs folles ont immédiatement circulé qui m’accusaient, à tort évidemment, d’être l’animateur de toutes sortes de complots. Les intentions malveillantes que je soupçonnais se sont révélées à travers l’acharnement de ces attaques régulières à coup d’intoxications.
Les auteurs dans leur mission me rendaient coupable de nombreux délits et forfaits inventés pour les besoins de leur cause illégale et illégitime dont l’objectif est clairement d’anéantir toute voix politique républicaine dissonante.Peut être une image de 1 personne et texte
Je rappelle que ma mission en tant que ministre de la Défense et des Anciens Combattants a débuté le 8 janvier 2015 et s’est terminée le 3 septembre 2016. Elle était parfaitement définie dans le cadre de prérogatives claires. Je n’ai jamais agi que dans ce cadre et, je n’ai agi que pour assurer la meilleure préparation opérationnelle de nos forces face au défi sécuritaire.
Au moment où le Mali est désaxé, menacé de désintégration, les acteurs de cette transition en déroute devraient plutôt chercher le moyen d’unir et de rassembler. Depuis un an et plus, je n’ai cessé de dénoncer leurs choix hasardeux et de leur adresser des recommandations. Hélas !
Leur seule réponse demeure la menace, l’invective, la stigmatisation et les insanités d’une rare violence, déversées par leurs sbires sur les réseaux sociaux. Ne voient-ils pas ce qui se passe ? N’entendent-ils pas les appels à la raison de nos compatriotes et de nos amis, partenaires à la paix ? Persécuter des hommes politiques n’a jamais contribué au succès, mais a toujours conduit à l’échec !
Pour autant, mon sort personnel importe peu au regard des dangers qui menacent le Mali et son peuple. Qu’on ne s’y trompe pas ! Pour moi, rien ne compte aujourd’hui si ce ne sont les Maliens et leur avenir. C’est pour cet avenir qui s’appelle « Jeunes du Mali » que je continuerai à me battre afin que demain ne ressemble pas à aujourd’hui. C’est le seul combat qui vaille et à tous j’adresse cet appel au sursaut salvateur.
Si la justice malienne devait rechercher à situer ma responsabilité, dans le cadre d’une quelconque information judiciaire, elle a la latitude de procéder au moyen d’une commission rogatoire à laquelle je m’engage à répondre prestement.
D’ores et déjà, j’ai pris l’initiative de constituer une équipe de conseils qui m’accompagnera dans l’éventualité souhaitable d’une confrontation.
Tièman Hubert Coulibaly
Ancien ministre du gouvernement du Mali.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 
J’ai appris avec étonnement le 28 juillet dernier l’ouverture d’une information judiciaire assortie d’un mandat d’arrêt international contre ma modeste personne, par une institution judiciaire de mon pays, le Mali.
Le Communiqué du Procureur Général près de la Cour Suprême vise également 3 autres personnes, dont 2 anciens ministres, et concerne un contrat avec un fournisseur pour l’équipement de notre armée, conclu entre le ministère de la Défense, autorité contractante et une entreprise sud-africaine, Paramount Ltd en octobre 2015.
J’ai eu l’honneur d’être Ministre de l’Économie et des Finances de mon pays du 11 janvier 2015 au 16 janvier 2016 et je veux préciser ici quelques points très simples, utiles à la compréhension du dossier.
• Le Ministre chargé des finances est responsable de la centralisation des opérations budgétaires conformement aux lois des finances . Il est uniquement à l’initiation et au fait des marchés de son propre ministère. Ce qui n’est pas le cas ici.
• Le Ministre chargé des finances ,avec l’assistance des conseillers et les structures de son département vérifie la conformité des contrats et décaissements prévus qui lui sont soumis par les autres départements ministériels, dont les ministres respectifs sont les principaux ordonnateurs suivant la loi. Dans ce cas précis, une fois que ce marché avec Paramount Ltd a été soumis par le Ministère de la défense et des Anciens Combattants, il a fait l’objet de plusieurs vérifications préalables par les services techniques dédiés et j’en ai personnellement demandé la modification sur trois points techniques afin de mieux préserver le intérêts de l’Etat du Mali. Ainsi, mon rôle purement administratif et prescrit par les textes en vigueur au Mali s’est arrêté là, fin décembre 2015. Et je ne découvre que présentement, l’évolution que le dossier a connu courant 2016 à 2020.Peut être une image de 1 personne
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Bien entendu, toutes ces affirmations sont documentées, tracées et facilement vérifiables.
Je souhaite ajouter 3 autres éléments, toujours pour une compréhension objective du sujet.
• Lors de mon dernier séjour au Mali, venu enterrer ma défunte mère en mars 2022, je me suis spontanément rendu auprès de certaines autorités, afin de leur notifier ma disponibilité pour des eclaircissements sur tout dossier sur lequel je disposais d’informations et/ou qui ont pu relever de mes attributions de l’epoque.
• Je travaille depuis 2013 dans un grand Groupe bancaire international et celui-ci me conserve sa confiance au vu du principe consacré de la présomption d’innocence , sachant bien que la réputation dans le métier de banquier est le premier « capital confiance » de celui qui y travaille.
• Je suis le fils d’un regretté militaire mort en service et le respect de ma patrie est une valeur cardinale avec laquelle je ne transige pas.
J’ai décidé de confier la défense de mes intérêts à mes Conseils et malgré les désagréments que me pose cette procédure, je garde foi en DIEU , et je poursuis sereinement le travail qui est aujourd’hui le mien.
Mamadou Igor Diarra
Ancien Ministre

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