Des coursiers sans papier travaillant pour Frichti via un sous-traitant qui ne les déclaraient pas se sont rassemblés à Paris devant le siège de la plateforme de livraison de repas pour obtenir la régularisation de leur situation.
Les livreurs de Frichti sont en colère. Depuis quelques jours, sous l’égide du Collectif des livreurs autonomes de Paris (Clap75), des dizaines d’entre eux se rassemblent pour exiger de la plateforme une régularisation de leur activité professionnelle.
Ce vendredi, des dizaines de coursiers se sont rassemblés d’abord rue Charlot, dans le 3e arrondissement, et ont découvert que l’entreprise avait déménagé. Ils se sont donc rendus devant les nouveaux locaux rue de Tanger (Paris 19e), à Paris.
La veille, ils s’étaient rassemblés devant le hub de Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement.
150 livreurs @frichtifrichti devant le hub de la rue de Tanger en attente de la venue d’un responsable pour arranger la situation des livreurs sans-papiers.
Frichti assure que la légalité de chaque prestataire est vérifiée avant de démarrer une collaboration. « Si des livreurs sont depuis en situation irrégulière, c’est soit de l’usurpation d’identité, soit un changement de leur situation », nous a indiqué un proche du dossier.
Un contrôle renforcé de chacun de ces prestataires est en cours afin de s’assurer que sa situation est en règle. La plateforme aurait même l’intention d’aider ceux en situation difficile à être régulariser, nous a confié un proche du dossier.
Pas de revenus depuis le confinement
Au départ, l’affaire ne faisait pas de bruit. Elle a éclaté au grand jour après la publication d’un article dans Libération qui dévoilait que les coursiers, qui portent un équipement au logo de la plateforme et se connectent à son appli pour avoir des courses, ne travaillent en réalité pas pour Fichti, mais pour un sous-traitant qui recruterait parmi des personnes en situation irrégulièresI
Et non seulement ils ne sont pas déclarés, mais depuis plusieurs semaines, il ne seraient même plus payés a révélé un livreur à Libération. Ces indépendants réclament désormais d’être payés et déclarés afin de pouvoir régulariser leur situation.
Lors de la sortie de l’enquête de Libération, Frichti avait officiellement réagi. « Vous nous avez signalé de possibles failles dans nos systèmes de contrôle. Nous travaillons donc à leur amélioration en collaboration avec nos prestataires et l’administration pour nous assurer de la bonne conformité des situations de chacun. Frichti se tient à la disposition de ceux qui connaîtraient des difficultés avec leur situation pour les accompagner au cas par cas », a répondu la société en nous précisant que son « état d’esprit » est de « s’assurer du strict respect de la loi ».