En cette aube naissante du 4 novembre 2020, le ciel parisien s’est soudainement assombri avec la terrible nouvelle de ta disparition subite.
Cher ainé Lamine, tu es parti sans crier gare, sur la pointe des pieds sans nous dire Adieu comme tu as vécu, discrètement et humblement.
La communauté malienne de France dans sa grande diversité, de toutes obédiences, de toutes les chapelles unanimement salue en toi, le patriote, l’infatigable militant de la cause des plus précaires d’entre nous, des sans-voix, bref des plus déshérités, qu’ils soient Maliens ou Africains, peu importait pour toi.
Depuis la survenue de ton décès, les témoignages pleuvent sur tous les forums, qui pour rappeler ta profonde humanité, qui pour dire des anecdotes qui en disent long sur le militant et l’homme du devoir fraternel que tu étais.
En plus de quarante années de vie militante en France et au Mali, tu as été de tous les combats avec discrétion et abnégation.
Je me rappelle comme si c’était hier de Vincennes à Paris… ta participation active à la lutte pour le droit au logement de nos compatriotes africains en 1991.
Ton autre participation quotidienne au soutien des Maliens sans-papiers réfugiés dans l’Église Saint-Bernard toujours à Paris en 1996.
Un autre temps fort de ta longue vie militante, c’est ton activisme débordant et enthousiasmant pendant la lutte anti apartheid du milieu des années 90 pour la libération du Fils le plus célèbre du continent africain, Nelson Rolihlahla Mandela dit Madiba.
Un autre temps fort de ta vie militante et pas des moindres à été les jours qui ont suivi le coup d’État de 2012 et l’effondrement du pays qui s’en est suivi. Là aussi avec des milliers d’autres compatriotes, tu as joué plus que ta partition, tu nous éclairais les lanternes avec tes analyses fines et lucides au cours de nos interminables réunions à la Malienne souvent jusque très tard la nuit. Et le point culminant de notre lutte pour la Restauration de la Démocratie et de la République a été l’audience historique que le Président François Hollande nous a accordée à l’Élysée le 13 janvier 2013.
Au sortir de cette audience présidentielle par ton visage enjoué par ton discret sourire en disait long sur ton amour pour notre pays, tu m’as soufflé à l’oreille « cher petit frère l’espoir est permis, notre vieux pays renaitra in sha’a Allah ».
Mon plus que frère de case Mahamane Lamine Touré, tu auras mérité de ta patrie que tu avais chevillée au corps. Ton parcours militant pour nous autres tes cadets et pour les générations futures sera notre bréviaire.
À ton épouse Dr Kadidia Oumar Touré, à tes enfants Abbas et Titia, à la grande Famille Touré, à tes amis proches, la communauté malienne de France présente ses sincères condoléances et prie pour le repos éternel de ton âme ainsi que pour tes devanciers.
À Gao, ta ville de naissance dont tu étais si fier de l’histoire millénaire, nous Maliens de France à l’unisson, nous disons Grand Merci pour avoir donné à l’Afrique et au Mali un Fils pétri du grand humanisme sahélien.
Dors en paix camarade Lamine pour l’Éternité.
Qu’Allah Subhana Watallah dans sa miséricorde infinie t’accueille parmi les Bienheureux.
Amina.
Baïdy Dramé,
Ton petit frère à Paris.