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Mahamoud Ali Youssouf élu président de la Commission de l’Union africaine

Le chef de la diplomatie djiboutienne de 59 ans succède à Moussa Faki Mahamat pour un mandat de quatre ans. Il a notamment battu Raila Odinga, favori de l’opposition kényane.

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Mahamoud Ali Youssouf, qui a exercé pendant près de vingt ans les fonctions de ministre des affaires étrangères djiboutien dans le petit pays de la Corne de l’Afrique, a été élu, samedi 15 février, président de la Commission de l’Union africaine (UA), a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de la présidence djiboutienne. « Nous avons gagné avec 33 voix », a assuré Alexis Mohamed.

L’homme de 59 ans succède au Tchadien Moussa Faki Mahamat, pour un mandat de quatre ans. Il faisait figure d’outsider face à l’opposant historique kényan Raila Odinga, qui avait multiplié les déplacements et s’était affiché avec les chefs d’Etats du continent. Trois candidats se disputaient le poste tournant de plus haut représentant de l’organisation panafricaine, à un moment charnière pour l’organisation continentale sur fond de conflits régionaux, notamment en République démocratique du Congo (RDC).

Beaucoup d’observateurs des arcanes de l’organisation panafricaine ont loué les « compétences » et la campagne à bas bruit de ce diplomate de carrière, francophone, arabophone et anglophone, très proche du président de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh. Le poste de président de la Commission, qui était cette fois réservé à un représentant de l’Afrique de l’Est, est stratégique, puisqu’il est le chef exécutif de l’UA. L’élection à vote secret s’est faite à la majorité des deux tiers des Etats membres ayant le droit de vote.

« Problème de gouvernance »

M. Youssouf prend ses fonctions à un moment où le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo, avec le groupe armé M23 qui mène une offensive avec l’armée rwandaise, menace de s’étendre. Le diplomate vétéran, qui a notamment été ambassadeur en Egypte, devra également gérer la guerre qui ravage le Soudan depuis avril 2023 et entretenir des relations avec le président américain.

Lors d’un entretien avec l’AFP, en décembre, Mahamoud Ali Youssouf avait déclaré qu’il y a un « problème de gouvernance » dans certains pays africains, évoquant notamment ceux qui ont été secoués ces dernières années par des coups d’Etat. Parmi eux, le Gabon, le Mali, le Niger ou le Burkina sont toujours suspendus par l’organisation continentale.

Il avait alors décrit un continent en proie à « beaucoup de difficultés en ce moment avec des changements anticonstitutionnels, des crises politiques (…) dans certains pays, des conflits ouverts comme au Soudan, des tensions entre un certain nombre d’Etats ».

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