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Afrique du Sud : une exposition explore la relation homme-animal

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Souvent décrite comme faisant partie intégrante du continent : la faune. Qu’il s’agisse des grands animaux emblématiques ou de la vaste gamme d’espèces, la faune continue d’attirer des millions de voyageurs étrangers chaque année.

Mais une nouvelle exposition d’art au cœur de Johannesburg remet en question la relation entre l’homme et l’animal sur le continent, qui s’étend sur plusieurs siècles et est souvent marquée par la destruction et l’exploitation de la faune africaine à des fins commerciales et récréatives.

De l’abattage des éléphants au XVIIIe siècle pour alimenter le commerce de l’ivoire à la décimation de la population de rhinocéros par la chasse, l’artiste et photographe américain Roger Ballen affirme, à travers des installations provocantes et des oeuvres multimédias, que l’homme reste à l’avant-garde de la dévastation de la faune africaine.

Cette exposition, intitulée End of The Game, explore d’une manière différente la représentation de la faune africaine et tente de déconstruire les stéréotypes promus par les films hollywoodiens depuis près de deux siècles.

« Beaucoup de gens qui ont grandi dans les villes d’Afrique et d’autres régions du monde n’ont aucune relation avec la nature. Ils passent leur vie en ville. Ils ne savent même plus à quoi ressemble un arbre. Toute leur vie est virtuelle explique M. Ballen.

À l’aide d’objets collectés dans des parcs à ferraille, des fermes au cours de ses voyages en Afrique et à ailleurs dans le monde pendant plus de 40 ans de carrière, Roger Ballen a rassemblé une collection de photographies, d’oeuvres d’art et d’installations créatives qui, il l’espère, susciteront de l’engouement et feront prendre conscience de la responsabilité des humains sur la destruction de la nature et la disparition des animaux.

La faune africaine vers 1890

Le photographe de 73 ans, né aux États-Unis, vit et travaille en Afrique depuis plus de 40 ans et s’est forgé une réputation pour ses oeuvres d’art sombres et abstraites, une constance qu’il semble avoir conservée avec cette dernière collection d’oeuvres.

L’une des pièces maîtresses de l’exposition est la section documentaire, qui comprend des objets, des textes, des photographies et des livres retraçant les premières années des expéditions de chasse en Afrique. Cette section traite de la destruction initiale de la faune africaine vers 1890, 1900 et 1910.

« Il ne s’agit pas simplement d’assembler des choses d’une manière dont tout le monde sait qu’elles devraient aller ensemble. Il s’agit d’assembler les choses d’une manière imaginative et créative qui a toujours un impact et qui interpelle le spectateur de toutes sortes de façons », souligne l’artiste.

Une exposition présentant les premières versions d’armes et de munitions utilisées pour tuer de plus gros animaux mène à la salle du chasseur, une installation mettant en scène des photographies d’archives et des objets dans une mise en scène de safari. Un chasseur en cire est le personnage principal de la pièce, entouré de ses souvenirs de chasse et d’objets de collection.

Parmi les photographies, on trouve des images d’archives des expéditions de chasse très médiatisées de l’ancien président américain Theodore Roosevelt au Kenya et du safari de Winston Churchill en Afrique de l’Est, tous deux au début des années 1900.

L’Inside Out Centre for the Arts de Johannesburg

Les films montrent des chasseurs brandissant victorieusement leurs trophées, principalement des girafes, des éléphants et des rhinocéros morts. D’autres films montrent des Africains  ayant conquis des éléphants, des lions et des léopards.

Les objets exposés comprennent des peaux d’animaux, des lits en métal et en acier rouillés, d’épaisses drisses, de vieilles statues en cire et des meubles en bois.

« Il s’agissait d’un processus créatif autant que d’un processus de collecte », ajoute-t-il. L’exposition continue d’attirer les foules à l’Inside Out Centre for the Arts de Johannesburg depuis son ouverture le 28 mars, et restera en place indéfiniment. Chaque samedi matin la galerie est pleine de visiteurs, selon eux ces oeuvres « donnent à réfléchir ».

« Je pense que les gens sortiront d’ici en réfléchissant à leur relation avec les animaux et à ce qu’ils pensent de la conservation, de la chasse et d’autres choses de ce genre », déclare Shelley Drynan, une visiteuse de la galerie.

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