Par petits groupes, les partisans de la coalition de l’UDC, menée par l’avocat Duma Boko, s’étaient rassemblés jeudi devant les bureaux de vote, attendant avec impatience le décompte final des voix de l’élection législative, qui doit aboutir à la prestation de serment du nouveau président du Botswana.
Lors de ce scrutin historique, le Botswana Democratic Party a été largement battu, et les tendances plaçaient le principal parti d’opposition, l’Umbrella for Democratic Change, en tête. Tard dans la nuit, les urnes ont finalement confirmé ces tendances. Dans le bureau de vote où se trouvait le vice-président de l’UDC, Ndaba Gaolatlha, les partisans ont laissé éclater leur joie. Gaolatlha a célébré avec les électeurs, et s’est rapidement projeté sur les défis qui attendent le prochain gouvernement, notamment la réduction du chômage des jeunes et la diversification d’une économie encore dépendante à plus de 80 % des ressources minières.
Le Botswana est traditionnellement réputé pour sa production de bœuf. Malheureusement, ce secteur stagne, car il reste un commerce à sens unique. Nous voulons créer une véritable chaîne de valeur autour du bœuf. Il ne s’agit plus seulement de vendre de la viande crue, mais de développer des activités rentables, générer des recettes, et créer nos propres entreprises de hamburgers capables de se positionner sur la scène internationale, souligne Ndaba Gaolatlha.
Les scènes de célébration ont duré toute la nuit de jeudi à vendredi. Pour la première fois depuis presque six décennies, le Botswana sera dirigé par un nouveau parti politique. Le BDP, qui dominait le paysage politique depuis l’indépendance en 1966, a cédé sa place. Ces militants de l’ UDC gardent néanmoins la tête froide.
« Ils ne sont certes pas parfaits, mais le changement ne viendra pas en un ou deux ans, car ce pays a de nombreux problèmes à résoudre, et cela prend du temps. J’espère que les Botswanais ne céderont pas à la pression du temps. Ils doivent laisser à nos dirigeants le temps nécessaire, car il faudra du temps pour remettre de l’ordre, réparer ce qui a été fait et reconstruire le pays, souligne Edwin Madisha, militant de l’UDC.
Le nouveau président Duma Boko devra relancer une économie qui, bien que principalement dépendante du diamant, stagne depuis des mois.