« Expédition punitive »
Début avril, la justice militaire du Burkina Faso avait annoncé qu’elle allait mener une enquête pour faire « toute la lumière » sur la mort de plusieurs civils lors de « graves altercations » avec des soldats à Dori, également dans le nord du pays.
Selon le préfet de la ville, Abrahamane Mande, des militaires avaient tiré à l’arme automatique et frappé des citoyens, « occasionnant des pertes en vie humaines et des blessés au sein de la population ».
Des habitants de Dori avaient précisé qu’il s’agissait d’une « expédition punitive » menée par des soldats après l’assassinat d’un militaire, ce qu’avait confirmé le mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP).
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.
Les violences ont fait depuis « sept ans plus de 10.000 morts, » civils et militaires, selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.
Le président de transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch en septembre 2022, a signé mercredi un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour aller lutter contre les jihadistes qui ensanglantent le pays.