Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a décidé de baptiser le quatrième pont d’Abidjan du nom de son prédécesseur Laurent Gbagbo. Un projet en ce sens doit être présenté lors du prochain conseil des ministres, informe le média français africaintelligence.
Quatrième pont d’Abidjan : La main tendue d’Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo
Le président ivoirien Alassane Ouattara a décidé de baptiser le quatrième pont d’Abidjan, la capitale économique du pays, au nom de son opposant, Laurent Gbagbo. Portée par Bruno Koné, ministre de la construction, une communication sera présentée en conseil des ministres cette semaine dans le cadre du Programme d’adressage du district d’Abidjan (PADA). Ce pont de 7,5 km financé par la Banque africaine de développement (BAD) et l’Etat enjambe un bras de la lagune Ebrié pour relier les communes d’Attecoubé et Adjamé, historiquement favorables à Alassane Ouattara, à la grande banlieue de Yopougon, le fief de Laurent Gbagbo.
L’entreprise chinoise China State Construction Engineering Corp (CSCEC) réalise l’ouvrage, d’un coût évalué à plus de 140 milliards de francs CFA (environ 214 millions d’euros). Il avait été lancé en 2018 par l’ancien premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, décédé en juillet 2020. L’ouvrage aurait déjà dû être livré, mais les travaux sont toujours en cours.
L’apaisement après un regain de tension
La décision présidentielle doit permettre d’envoyer un signe d’apaisement, alors que les relations entre les deux hommes se sont de nouveau tendues après une période d’accalmie. Alassane Ouattara avait déjà fait nommer, en 2014, le troisième pont en l’honneur de l’ancien président Henri Konan Bédié, chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et aujourd’hui dans l’opposition.
Le cinquième pont d’Abidjan, qui reliera la commune huppée de Cocody au Plateau, le quartier administratif et des affaires, portera, quant à lui, le nom d’Alassane Ouattara. Le projet est conçu par l’architecte Pierre Fakhoury, un intime du couple présidentiel, en partenariat avec le groupe chinois China Road and Bridge Corp (CRBC). Le chantier avait aussi été lancé par Amadou Gon Coulibaly pour un cout total estimé à 77 milliards de francs CFA (118 millions d’euros), sur un financement de la Banque islamique de développement (BID).