Le groupe pourrait cesser son activité « dans un court laps de temps », a déclaré Evgueni Prigojine.
Il a également mentionné le problème du manque de munitions.
Menace ou prédiction ?
« Wagner cessera d’exister dans un court laps de temps », a ainsi déclaré le patron du groupe paramilitaire présent en Ukraine et en Afrique. « Nous ferons partie de l’histoire, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, ce sont des choses qui arrivent. » Un avertissement qui arrive alors qu’en Ukraine, d’autres milices russes pourraient faire de l’ombre à Wagner. Selon les services de renseignement britanniques, le Kremlin chercherait désormais à reprendre la main en voulant parrainer et développer « des sociétés militaires privées alternatives » pour combattre contre les forces armées de Kiev.
Attention toutefois, cette annonce à ses limites. D’un part, elle arrive alors que le propriétaire de Wagner se plaint une nouvelle fois de l’absence de munitions. « Aujourd’hui, nous arrivons au point où Wagner est à court de munitions », a-t-il prévenu dans cette interview accordée au blogueur pro-russe Semen Pegov. Une situation qu’il a déjà liée par le passé à une « bureaucratie ordinaire » ou à « une trahison » de la part du Kremlin. La menace d’une disparition de ce groupe qui mène l’assaut contre Bakhmout pourrait donc être utilisée pour interpeller le gouvernement russe. Par ailleurs, il est impossible de savoir à quel point cette prédiction est sérieuse. Le chef de Wagner est en effet connu pour ses prises de parole très ironiques.
Enfin, la date à laquelle a été filmée l’entretien n’est pas précisée. Or, quelques heures à peine après sa publication, la milice s’est dotée d’un nouveau chef directement issu des rangs de l’armée russe. Mikhaïl Mizintsev, surnommé le « boucher de Marioupol », a été nommé au poste de premier commandant adjoint du groupe paramilitaire, selon une annonce de son patron. Avant de rejoindre les rangs de cette milice ultraviolente, ce haut gradé de l’état-major russe était vice-ministre russe de la Défense, chargé des questions de logistiques. Auparavant, il avait également été à la tête du Centre de contrôle de la Défense nationale, où il a notamment dirigé les troupes lors du siège de Marioupol.