Interview exclusive de Madame Nana Kadidia Sissoko, vice-présidente du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne de France (CSDMF) et Secrétaire chargée de la Culture, de l’Art et du Tourisme au sein de la direction internationale du CSDM.
Mali-Info : Madame Sissoko, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Nana Kadidia Sissoko : Tout d’abord, je tiens à vous remercier de m’avoir accordé cette interview. Je suis Madame CARAVELLO Nana Kadidia Sissoko résidante en France. Je suis membre fondatrice du CSDM-France depuis octobre 2016, où j’occupe le poste de vice-présidente. Je suis membre de la direction nationale du CSDM depuis Mai 2021, lors du congrès historique tenu à Bamako au mémorial du Président Modibo Keïta les 28 et 29 mai 2021, qui a élu démocratiquement notre bureau composé de 62 membres représentant 45 pays des cinq continents, avec à sa tête le Président Baïdy Dramé.
Mali-Info : Nous avons appris que vous auriez porté plainte contre Mohamed Cherif Haidara lors de votre récent séjour à Bamako. Pouvez-vous confirmer cette information ?
Nana Kadidia Sissoko : En effet, lors de mon séjour à Bamako en février 2024, j’ai porté plainte le 9 Février 2024 contre Mohamed Cherif Haidara pour usurpation du titre de Président du CSDM. Cette plainte trouve sa justification dans l’arrêt du 13 juillet 2023 de la Cour Suprême, plus haute juridiction de notre pays, qui a annulé le faux récépissé modificatif qu’il a utilisé pour s’autoproclamer président du CSDM. Par conséquent aux yeux de la loi Mohamed Cherif Haidara n’a jamais eu le droit d’agir au nom du CSDM et n’en a toujours pas le droit. Il convient de rappeler qu’un recours formulé contre l’arrêt de la Cour Suprême par Mohamed Cherif Haidara le 7 septembre 2023 a été rejeté, de même qu’un second recours le 15 février 2024, confirmant ainsi le caractère irrévocable de la décision rendue par la Cour Suprême. Je suppose que Mohamed Cherif Haidara a été informé par son avocat de la fin définitive apportée à son feuilleton judiciaire dont l’issue était évidemment prévisible. En effet, en République du Mali la loi 04-038 relative aux associations est très explicite, un récépissé ne peut être modifié.
D’autre part, le décret relatif au statut des Maliens de l’Extérieur pris par le colonel Assimi Goïta le 13 septembre 2021 stipule dans son article 4 que « le Malien établi à l’extérieur, de retour au Mali depuis plus de 180 jours, ne peut se prévaloir de ce statut pour siéger dans une structure ou instance dédiée aux Maliens établis à l’extérieur ni les représenter dans une association de Maliens établis à l’extérieur ».
Mohamed Cherif Haidara réside à Bamako depuis 2015, il n’est donc pas considéré comme un Malien de l’Extérieur et ne peut donc pas représenter la diaspora malienne selon la loi malienne. Cela paraît incroyable qu’un Malien de l’Intérieur ait pu fallacieusement parler au nom de la diaspora malienne durant 9 ans sur la base d’un faux document depuis son salon Bamakois sans être inquiété par les autorités compétentes. Il aurait même participé à la nomination du président de la Transition en tant qu’unique représentant de la diaspora après avoir subtilisé la convocation destinée au HCME.
Mohamed Cherif Haidara défie la justice malienne en continuant d’usurper le titre de président du CSDM en toute impunité et en menant une campagne de désinformation qui vise à le légitimer aux yeux de l’opinion. Plus préoccupant encore, alors qu’il était convoqué au camp 1 de la gendarmerie de Bamako, il a fui la capitale le 9 février 2024 pour venir organiser une réunion en France au nom du CSDM le week-end dernier, démontrant ainsi son mépris total envers notre système judiciaire.
En plus de ma plainte, deux autres plaintes l’attendent à Bamako pour injures et dénonciation calomnieuse. Il semblerait qu’un collectif de membres du CNT figure parmi les plaignants.
Mali-Info : Ne pensez-vous pas que le dialogue inter-maliens pourrait être une occasion de réconciliation au sein de la diaspora ?
Nana Kadidia Sissoko : Nous ne sommes en guerre contre personne. Mais comment pouvons-nous accepter qu’un individu représente pendant neuf ans la diaspora malienne sans aucun mandat, qu’il fasse nommer sans concertation un de ses acolytes au Conseil National de la Transition (CNT), qu’il soit fait chevalier de l’Ordre national, qu’il soit élu au sein du Conseil national de la Société civile malienne, qu’il participe à des cérémonies officielles, tout cela sur la base d’un faux document ? Quel Malien qui se respecte peut accepter cela ? De notre point de vue c’est tout à fait inacceptable, cette comédie a assez duré, elle doit s’arrêter immédiatement, sans délai. Nous tendons la main à tous sans exception, y compris Haidara et ses derniers soutiens.
Mali-Info : Seriez-vous disposée à retirer votre plainte du 9 février 2024 contre Mohamed Cherif Haidara ? Nana Kadidia Sissoko : Oui, à condition qu’il reconnaisse publiquement qu’il n’a jamais été élu Président du CSDM, qu’il a usurpé ce titre durant 9 ans et qu’il s’engage à ne plus parler au nom du CSDM.
Mali-Info : Un dernier mot ?
Je m’adresse à vos confrères du Mali qui diffusent des fausses informations sans crainte , à Bamako il ya un point info de la Cour Suprême ,au tribunal de la Commune III pour ceux qui veulent la vraie information .Certains journalistes qui diffusent des fausses informations à propos du CSDM sans vérification induits en erreur leurs lecteurs.
Notre bureau est réconforté par 3 arrêts de la Cour suprême du Mali dont le dernier date du 15 février 2024.
Arrêts de la section administrative de la cour suprême du Mali
13 Juillet 2023
7 Septembre 2023
15 Février 2024
En France, le véritable bureau du CSDM France est vérifiable auprès de la préfecture de Paris. Ceux qui se déplacent à des rencontres cosmétiques avec des usurpateurs attitrés ne font que perdent leur temps. D’ailleurs, Niouma Cissoko, Présidente CSDM-France, membre de l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) en tant qu’unique représentante de la société civile malienne de France, a été désignée par consensus par les associations faitières maliennes de France. J’en appelle à une plus grande union parmi les Maliens de France pour former une diaspora solidaire.
La seule personne qui divise la diaspora malienne n’en fait même pas partie. Cette personne a utilisé la diaspora pour semer la discorde au sein de la diaspora dans divers pays sur les cinq continents usant sans modération en s’attaquant à plusieurs de nos compatriotes établis à l’extérieur avec des procédures juridiques injustes et abusives pour intimider toutes celles et tous ceux qui ont osé lui tenir tête. Je conclus en remerciant la rédaction du journal Mali-Info, qui reste le seul média à s’adresser aux Maliens de France et de la diaspora. Je forme des vœux pour un Mali stable et un développement durable.