Politique

L’histoire du Président Moussa Traoré

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Le coup d’État militaire du 19 novembre 1968 porte au pouvoir un Comité militaire de libération nationale présidé par le lieutenant Moussa Traoré. Modibo Keita est arrêté près de Koulikoro. Le capitaine Yoro Diakhité est chargé de préparer la formation du gouvernement provisoire qui est constitué le 22 novembre et comprend des personnalités modérées ayant servi l’ancien régime, ainsi Jean-Marie Koné qui détient le portefeuille des Affaires étrangères. Le capitaine Diakhité prend le titre de chef du gouvernement provisoire. La constitution de 1960 est abrogée et remplacée par une ordonnance tenant lieu de « loi fondamentale » et appelée à demeurer en vigueur jusqu’à un référendum constitutionnel devant se tenir dans un délai de six mois. Des élections législatives et présidentielles sont également prévues avant juin 1969. Les premières mesures prises par le gouvernement militaire en matière économique organisent le démantèlement des champs collectifs et suppriment le monopole de l’OPAM (Office des produits agricoles du Mali). Modibo Keita, dont la junte annonce qu’il sera jugé, est détenu à Kidal, au Sahara, où il demeure jusqu’à sa mort, survenue le 16 mai 1977. La population de la capitale où les commerçants constituaient une catégorie influente et supportaient mal les contraintes du régime « socialiste » réagit favorablement à l’annonce du coup d’État.

Janvier 1969 : le Comité militaire de libération nationale met à la retraite une dizaine d’officiers supérieurs dont le colonel Sékou Traoré qui commandait l’armée sous Modibo Keita.

Mars 1969 : Yoro Diakhité est reçu à Paris par le général De Gaulle à qui il explique les raisons du coup d’État.

Septembre 1969 : Remaniement du gouvernement de Yoro Diakhité à la suite d’une tentative de putsch survenue en août et conduite par le capitaine Diby Silas Diarra. Moussa Traoré devient chef du gouvernement et remplace Yoro Diakhité, en cumulant ainsi les fonctions de chef de l’État et de chef du gouvernement. Création d’une Cour de sûreté de l’État. La trentaine de putschistes sont condamnés aux travaux forcés et meurent en détention.

Septembre 1970 : Remaniement ministériel qui voit Yoro Diakhité chargé des Affaires étrangères et semble signifier la réconciliation des deux hommes forts du régime. Plusieurs intellectuels sont alors condamnés pour offense au chef de l’État.

19 octobre 1970 : Le gouvernement militaire dissout le bureau désigné par le Congrès de l’union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et place sous sa coupe le mouvement syndical, ce que confirme la mise en place, en juillet 1971, d’un comité de coordination des travailleurs qui n’est qu’une émanation des services de sécurité.

8 avril 1971 : Moussa Traoré dénonce l’existence d’un complot ourdi par Yoro Diakhité. Arrêté, celui-ci sera jugé en juillet 1972 et condamné aux travaux forcés. Il meurt en juillet 1973, dans les mines de sel de Taoudeni.

Mars 1972 : Le général Sokolov, ministre soviétique de la Défense, est reçu à Bamako et le Mali engage une coopération militaire suivie avec l’URSS, ce qui inquiète ses voisins et les pays occidentaux.

24-28 avril 1972 : Moussa Traoré effectue une visite officielle en France où il est reçu par le président Pompidou.

1972 : Signature entre l’Église catholique et l’État malien d’une convention intégrant les écoles catholiques dans l’enseignement public.

1972-1974 : La sécheresse qui affecte les régions de Gao et de Tombouctou depuis 1970 prend une dimension catastrophique. On dénombre 100 000 victimes et la disparition de la moitié du cheptel dans le nord du pays. C’est l’occasion de détournements de l’aide internationale qui n’est que très inégalement distribuée, la famine constituant, pour le gouvernement de Bamako, un moyen de venir à bout de la dissidence des Touareg sahariens. La crise est surmontée avec les pluies qui interviennent au cours de l’été de 1974 mais les communautés touareg ont été terriblement éprouvées.

Janvier 1973 : Par solidarité avec les pays arabes, le Mali rompt ses relations avec Israël. Sur le plan international, la junte militaire poursuit la politique « tiers mondiste » de Modibo Keita, fondée sur un partenariat équilibré avec la Chine d’une part, l’URSS de l’autre, une solidarité maintenue avec les États africains « progressistes » et de bons rapports avec l’ancienne puissance coloniale qui accorde généreusement son aide et se félicite des choix résolument « francophones » de l’ancien Soudan français.

Juillet 1973 : Les accords de coopération franco-maliens sont reconduits pour cinq ans.

1973 : Création de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest regroupant sept pays – Bénin, Burkina Faso (qui est encore la Haute-Volta à l’époque), Niger, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sénégal et Mali. Cette organisation que Félix Houphouët-Boigny entend utiliser pour faire contrepoids à un Nigeria tenté de jouer le rôle de grande puissance régionale est perçue en fait comme un club francophone et disparaît en 1994, un an après la mort du chef de l’État ivoirien.

2 juin 1974 : Une nouvelle constitution est proposée aux Maliens, qui votent alors pour la première fois depuis la chute de Modibo Keita. Le oui l’emporte par 99 % des voix…

La nouvelle constitution démocratise en apparence la vie politique. Elle prévoit l’élection d’une Assemblée nationale mais institue un système de parti unique, un chef de l’État élu pour six ans au suffrage universel qui sera en même temps chef du gouvernement alors qu’une Cour suprême vérifiera la constitutionnalité des lois. Monocamérale, l’Assemblée nationale se réunit en deux sessions annuelles dont la durée ne peut excéder deux mois. Elle vote les lois mais en partage l’initiative avec le président qui peut la dissoudre alors qu’elle-même n’a aucun moyen d’action sur le gouvernement et le président de la République. Le CMLN est chargé de conduire, pour cinq années supplémentaires, les affaires du pays. Un article élimine pour dix ans de la vie politique tous ceux qui ont exercé des fonctions politiques avant le putsch du 19 novembre. Lors des élections présidentielles et législatives qui suivent, Traoré et son parti, l’Union démocratique du peuple malien, obtiennent 99 % des suffrages exprimés.

Novembre 1974 : Des incidents frontaliers opposent les troupes maliennes et voltaïques et, au mois de janvier suivant, des rumeurs selon lesquelles des Voltaïques auraient été molestés à Bamako entraînent des incidents antimaliens à Bobo Dioulasso, deuxième ville de la Haute-Volta (l’actuel Burkina Faso). La crise trouve son issue en juin 1975 avec la conférence des chefs d’État ouest-africains réunis à Lomé pour apaiser le conflit qui concerne 160 km de frontière, dans une région que l’on suppose riche en manganèse et peut-être même en pétrole. La crise est ainsi réglée pacifiquement par le maintien du statu quo ante.

Janvier 1975 : La junte annonce la libération prochaine de quinze collaborateurs de l’ancien président Modibo Keita. Ces libérations sont effectives en juin et en novembre mais d’autres militaires, accusés de complot, sont condamnés à mort en juin 1977.au moment où l’annonce de la mort de l’ancien président Keita suscite une vague d’agitation dans le pays.

11 juillet 1975 : Les présidents Moussa Traoré et Sangoulé Lamizana signent à Conakry un accord de paix permanente qui fait suite au conflit frontalier entre le Mali et la Haute-Volta.

1975 : Traité instituant la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) qui comprend seize États – Bénin, Burkina Faso (Haute-Volta), Cap Vert, Côte-d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo. Le traité prévoit la création d’un marché commun pour 1989, avec un tarif extérieur commun en 1994 ainsi que l’harmonisation des politiques fiscale et monétaire mais ces objectifs ne seront pas atteints.

1975 Conclusion de la convention de Lomé entre la Communauté économique européenne (alors l’Europe des 9) et les États ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).

11-13 février 1977 : Visite officielle de Valéry Giscard d’Estaing au Mali. C’est le premier voyage officiel d’un président de la République française depuis l’indépendance.

17 mai 1977 : Les funérailles de Modibo Keita fournissent à l’opposition l’occasion de manifester dans la rue.

14 octobre 1977 : Signature d’une convention militaire franco-malienne qui renoue les relations interrompues en 1960.

28 février 1978 : Tentative avortée de coup d’État. L’arrestation de plusieurs ministres est annoncée, notamment celle de Kissima Dounkara, ministre de la Défense, de l’Intérieur et de la Sécurité. Lepouvoir dénonce, par allusion aux événements de Chine, la « bande des quatre » ainsi incarcérée mais d’autres arrestations sont effectuées dans l’armée et dans la haute administration.

4 mai 1978 : Remaniement ministériel qui donne désormais la majorité des postes à des civils.

18 octobre 1978 : Lors du procès de 43 officiers accusés de la conspiration de février, deux condamnations à mort sont prononcées mais les condamnés meurent en prison. Le président de la Commission nationale d’enquête, le colonel Joseph Marat, membre du CMLN, est lui- même arrêté en janvier 1979 et jugé avec ceux dont il était chargé d’établir la culpabilité. Si l’on excepte une tentative manquée d’assassinat perpétrée par des gendarmes en décembre 1980, Moussa Traoré ne voit plus son pouvoir contesté par ses pairs issus de l’institution militaire.

1979 : Convention de Lomé II.

8 mars 1979 : Un deuxième procès aboutit à une nouvelle condamnation à mort ainsi qu’à des condamnations à la prison. Le verdict est ensuite cassé mais les condamnés restent détenus…

30 mars 1979 : Le gouvernement annonce la création d’un parti politique unique, l’Union démocratique du peuple malien dont le congrès constitutif se tient à Bamako du 28 au 31 mars. Le retour à une « vie constitutionnelle normale » se confirme.

Mai 1979 : Moussa Traoré est à Alger pour jouer un rôle d’arbitre entre le gouvernement mauritanien et les représentants du Front Polisario luttant pour la création d’une république sahraouie sur le territoire de l’ancien Sahara espagnol, récupéré par le Maroc à l’issue de la « marche verte » lancée par le roi Hassan II en 1975.

19 juin 1979 : Moussa Traoré est réélu à la présidence à la quasi-unanimité alors que les candidats du parti unique recueillent 99,85 % des suffrages lors des élections pour la désignation de l’Assemblée. Le 28 juin, les membres du CMLN quittent le gouvernement pour rejoindre la direction de l’UDPM.

Novembre 1979 – juin 1980 : Le Mali est confronté à une grève scolaire et étudiante de grande ampleur à laquelle le pouvoir répond par la répression et par la fermeture de fait de nombreux établissements. Le leader du mouvement étudiant, Abdoul Karim Camara, meurt le 17 mars 1980 dans les locaux de la police. Le pouvoir est de plus en plus contesté. Alpha Oumar Konaré, ministre de la Jeunesse, démissionne le 2 août 1980.

1980 : Un rapport de la Banque mondiale dresse un état des lieux assez accablant de la situation de l’économie malienne : « La structure de l’économie malienne, à orientation étatique, est caractérisée par une série de mécanismes complexes de transferts qui permettent à une fonction publique pléthorique et au groupe des étudiants de recevoir 90 % ou plus des ressources budgétaires du pays et qui ne garantissent l’emploi que pour une fraction minuscule de la main-d’œuvre malienne dans un secteur d’État parapublic inefficient et au coût de rentabilité élevé. Cette partie de la population, relativement privilégiée, bénéficie par ailleurs quasiment seule d’un approvisionnement assuré en biens de consommation. Les ressources ne proviennent pas uniquement du monde rural mais de toutes les activités productives potentiellement plus rentables et qui sont, en l’état actuel des choses, incapables d’emprunter et d’investir. En fin de compte, l’ensemble des mécanismes internes de l’économie malienne fonctionne dans le sens d’un prélèvement de ressources des pauvres vers les non pauvres, des productifs vers les non productifs. »

10-12 février 1981 : Congrès extraordinaire de l’UDPM. Il renforce les pouvoirs du général Traoré qui dispose désormais d’une autorité quasi illimitée.

1981 Le Mali obtient la garantie financière de la France pour pouvoir réintégrer l’Union monétaire ouest-africaine. Paris reste le premier client et absorbe 30 % des exportations maliennes, en assurant 40 % des importations. La France intensifie son aide budgétaire et son assistance technique. C’est bien nécessaire car la dette extérieure du pays triple de 1981 à 1991 pour atteindre à cette date plus de 2 500 millions de dollars.

1981 : Réunion à Paris des 31 PMA (Pays les moins avancés) dont 21 États africains.

26 mars 1982 : Promulgation d’une loi sur l’enrichissement illicite qui n’est guère appliquée.

1982 : Tournée africaine de François Mitterrand.

1982-1984 : Les politiques d’ajustement structurel mises en œuvre sous l’égide du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale permettent de réaliser quelques progrès mais les résultats ainsi acquis sont compromis par la sécheresse qui affecte alors le pays.

4 août 1983 : Thomas Sankara prend le pouvoir en Haute-Volta dont il transforme le nom un an plus tard en celui de Burkina Faso (« Terre des hommes intègres ») mais l’admiration du nouveau maître du pays pour le colonel libyen Kadhafi et l’encadrement de la population par ses comités de défense de la révolution lui aliènent les populations et, en 1987, un nouveau coup d’État porte au pouvoir Blaise Compaoré.

1984 : Création à Paris du Haut Conseil de la francophonie.

1984 : Le Mali réintègre pleinement l’Union monétaire ouest-africaine.

Mars 1985 : Le deuxième Congrès du parti unique UDPM (Union démocratique du peuple malien) modifie l’article 22 de la constitution de 1974 qui prévoyait que le président ne pouvait être réélu qu’une fois. C’est la porte ouverte à une pérennisation du pouvoir de Moussa Traoré, le président en exercice.

11 juin 1985 : De nouveau candidat à l’élection présidentielle, Moussa Traoré est réélu avec 99,94 % des suffrages exprimés. La liste unique de l’UDPM (établie de fait par le chef de l’État) obtient dans le même temps 99,92 % des suffrages.

25 décembre 1985 : Reprise du conflit entre le Mali et le Burkina (la guerre de l’Aguacher).

Le président burkinabé Thomas Sankara veut récupérer une bande de terre située au nord du territoire du Burkina Faso et peuplée de Touareg. Les modifications de frontières intervenues entre les deux territoires durant la période coloniale ouvrent en effet la voie à toutes les contestations. Des incidents armés avaient déjà eu lieu en 1974, 1975 et 1976. L’affaire était depuis octobre 1985 soumise à l’arbitrage de la Cour internationale de La Haye. Le déclenchement des hostilités voit les Maliens bombarder le nord-ouest du Burkina et les Burkinabés bombarder Sikasso. Le conflit, une « guerre de pauvres » selon le journal Le Monde, se poursuit pendant six jours jusqu’au 31 décembre et apparaît d’autant plus dérisoire que l’Aguacher ne dispose d’aucune richesse minière particulière.

30 mai 1986 : Un remaniement gouvernemental voit la création du poste de Premier ministre, confié à Mamadou Dembélé qui avait été l’un des principaux artisans de la répression contre les mouvements étudiants de 1979-1980.

Septembre 1986 : Le ministre de l’Intérieur français Charles Pasqua fait rapatrier par avion charter spécialement affrété dans ce but 106 immigrants clandestins maliens.

22 décembre 1986 : La cour de La Haye accorde la partie orientale de l’Aguacher, la région de Béli, au Burkina Faso et la partie occidentale au Mali.

1986-1987 : De nombreux retards s’accumulent pour le paiement des traitements des fonctionnaires.

20 février 1987 : Moussa Traoré nomme Zoumana Sacko ministre des Finances. Celui-ci engage une lutte farouche contre la corruption mais, soumis à de fortes pressions, est contraint de démissionner dès le mois d’août.

28-31 mars 1987 : Second congrès extraordinaire de l’UDPM. Il adopte une Charte nationale d’orientation et de conduite de la vie publique pour organiser la moralisation et combattre la corruption mais les décisions annoncées en demeurent à l’effet d’annonce.

Mai 1988 : Moussa Traoré est nommé président de l’Organisation de l’unité africaine. Le bilan de cette présidence apparaîtra extrêmement mince.

6 juin 1988 : Le président Moussa Traoré supprime le poste de Premier ministre détenu par Mamadou Dembélé et reprend le portefeuille de la Défense.

27 octobre 1988 : Les créanciers publics du Mali décident d’alléger la dette du pays.

Novembre 1988 : Le vingtième anniversaire du coup d’État de 1968 donne l’occasion à Moussa Traoré de justifier une action qui visait, selon lui, à « éviter le chaos ». Il décide par ailleurs la libération de 240 prisonniers politiques et la fermeture du bagne de Taoudéni.

20 juillet 1989 : Échec de la tentative de Moussa Traoré en vue de réconcilier le président tchadien Hissène Habré avec le colonel Kadhafi, chef de l’État libyen.

1989 : Combinés avec des mesures d’austérité budgétaire, les bons résultats de la récolte de coton contribuent à l’amélioration générale de la situation économique.

28-29 mai 1990 : Lors de son Congrès, l’Union nationale des travailleurs maliens (UNTM) se prononce en faveur du multipartisme, revendication relayée le 4 août par le journal indépendant Les Échos.

Juin 1990 Sommet franco-africain de La Baule. François Mitterrand conditionne la continuité de l’aide française au développement à la réalisation d’avancées démocratiques. La même année voit la création de plusieurs partis et mouvements tels que le Congrès national d’initiative démocratique, l’Alliance pour la démocratie au Mali et l’Association des élèves et étudiants du Mali qui s’allient pour dénoncer le régime de Moussa Traoré. Intervenant après la chute du mur de Berlin survenue en novembre 1989, la nouvelle vision française de la démocratie et du développement sur le continent noir favorise naturellement la remise en cause des régimes autoritaires qui profitaient de la division engendrée par la guerre froide pour justifier leur caractère liberticide.

29 juin 1990 : Déclenchement de la rébellion targuie contre la dictature militaire, suite au vol de milliers de tonnes de vivres fournis par l’aide internationale en raison de la sécheresse. Elle se traduit par l’attaque lancée contre la prison de Menaka où étaient détenus les Touareg. Des postes militaires isolés sont ensuite attaqués.

6 janvier 1991 : Conclusion, à Tamanrasset, d’un accord de paix entre les rebelles Touareg et le gouvernement de Bamako.

À partir de 1990, le pouvoir de Moussa Traoré se trouve fragilisé, non seulement par le nouveau contexte international, mais aussi par les difficultés économiques rencontrées par le pays. Il a subi deux sécheresses désastreuses (1968-1974 et 1982-1985) mais l’impéritie des gouvernements successifs et leur incapacité à faire face aux contraintes extérieures (chocs pétroliers, variations des cours des matières premières) a placé le pays en situation de subir les exigences de la Banquemondiale ; les politiques d’ajustement structurel ainsi imposées ont permis une amélioration sensible des résultats macroéconomiques mais au prix d’une aggravation des inégalités et de la misère du plus grand nombre, ce qui a entretenu un profond mécontentement, appelé à devenir explosif lors de la crise qui éclate en mars 1991.

23 mars 1991 : Une vingtaine de manifestants sont tués au cours des affrontements qui, entamés dès le 21, opposent à Bamako étudiants et forces de l’ordre. La capitale malienne connaît quatre jours durant une situation insurrectionnelle.

26 mars 1991 : Coup d’État militaire et arrestation de Moussa Traoré pour corruption.

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