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Opération Barkhane : le Mali exige un retrait « sans délai » des soldats français, Emmanuel Macron répond

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Opération Barkhane : le Mali exige un retrait « sans délai » des soldats français, Emmanuel Macron répond

l’essentielLe président français Emmanuel Macron a rejeté ce vendredi 18 février l’exigence de la junte militaire au pouvoir à Bamako de retirer les soldats français « sans délai » du Mali et a mis en garde contre toute atteinte à leur sécurité. « Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité », a averti le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’UE et l’Union africaine à Bruxelles.

La junte au pouvoir à Bamako a demandé ce vendredi 18 février à la France de « retirer sans délai » ses soldats du Mali, s’attirant une fin de non-recevoir du président Emmanuel Macron, au lendemain de l’annonce par ce dernier d’un retrait échelonné sur les prochains mois. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement installé par les militaires, le colonel Abdoulaye Maïga, qualifie l’annonce du désengagement français de « violation flagrante » des accords entre les deux pays.

Il dit aussi que les résultats de neuf ans d’engagement français au Mali « n’ont pas été satisfaisants ». « Au regard de ces manquements répétés (aux) accords de défense, le gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes », dit le colonel Maïga.

Emmanuel Macron temporise

La France se retirera « en bon ordre » et ne transigera pas une seconde sur la sécurité de ses soldats, a répondu Emmanuel Macron. La demande de retrait immédiat de la part des colonels arrivés au pouvoir par la force en août 2020 est un nouveau défi à l’ancien partenaire français, après des mois d’escalade des tensions. Quelque 2 400 militaires français sont déployés au Mali, sur un total de 4 600 au Sahel. Le désengagement de ces hommes, le démantèlement de leurs bases, ainsi que l’évacuation des matériels, dont des centaines de véhicules blindés, représentait déjà en soi un chantier colossal et dangereux.

Le président français avait indiqué jeudi que la fermeture des trois bases de Gao, Ménaka et Gossi, s’étalerait sur quatre à six mois. La junte n’a cessé de compliquer les opérations de la France, mais aussi de ses partenaires et des forces étrangères au Mali depuis des semaines, poussant vers la sortie le contingent danois du groupement de forces spéciales européennes Takuba initié par la France, ou bien instaurant des demandes d’autorisation préalables de vol. Les militaires se réclament de la souveraineté nationale. La France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali, conduisant les autres acteurs étrangers présents dans le pays à s’interroger ouvertement sur leur engagement. Ils ont invoqué les « multiples obstructions des autorités » maliennes.

« Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité », a averti le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’UE et l’Union africaine à Bruxelles. Le dispositif français va se repositionner au Niger, a précisé Emmanuel Macron. « La Minusma va-t-elle pouvoir rester au Mali ? Qui va assurer sa sécurité ? », a demandé le président de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall. « La Minusma est une force de maintien de la paix. Ce sont des Casques bleus. Ils n’ont ni le matériel ni le mandat pour faire la guerre. Qui va les protéger? », a insisté le chef de l’Etat sénégalais. L’Union européenne a pour sa part 600 personnes dans deux missions de formation, dont une militaire, au Mali. La Minusma, créée en 2013 après le déclenchement des insurrections indépendantiste et jihadiste l’année précédente, déploie plus de 12.000 soldats au Mali. C’est la mission la plus meurtrière au monde pour les Casques bleus (plus de 150 morts dans des actes hostiles).

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