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Mali : Mohamed Chérif Haïdara, l’ex-président autoproclamé du CSDM dans la tourmente

Un ancien dirigeant contesté en fuite

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Vingt mois après avoir quitté le Mali, Mohamed Chérif Haïdara, ancien président autoproclamé du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), continue de faire parler de lui. L’homme, qui réside désormais en Guinée Conakry, est accusé par plusieurs membres de la diaspora de propager de fausses informations et de saper la crédibilité des institutions maliennes.

Mohamed Chérif Haïdara s’était proclamé président du CSDM en 2016, s’appuyant sur un récépissé que la justice malienne aurait depuis reconnu comme modifié et illégal. Après plusieurs années de querelles internes, la Cour suprême du Mali a tranché à trois reprises, mettant fin au bicéphalisme qui paralysait l’organisation depuis sept ans.

Un nouveau bureau élu en 2021

En 2021, un congrès extraordinaire du CSDM, tenu au Mémorial Modibo Keïta à Bamako, a abouti à l’élection de Baidy Dramé à la présidence de l’organisation. Le scrutin, qui a rassemblé des représentants venus de 45 pays, a été présenté comme une étape de « refondation et de légitimité démocratique » du CSDM.

Malgré cela, Mohamed Chérif Haïdara continue de contester les décisions judiciaires et les instances élues, tout en accusant le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration, Mossa Ag Attaher, d’ingérence. Une accusation jugée infondée par les responsables du CSDM : le ministre n’a en effet pris ses fonctions qu’en 2023, bien après les décisions rendues de la justice Française sur le logo après celle de la cour suprême en juillet 2023.
« Depuis quand un ministre nomme un président d’association ? » s’interroge un membre du bureau exécutif, dénonçant une tentative de manipulation de l’opinion.

Des propos jugés diffamatoires

Depuis son exil, M. Haïdara multiplie les déclarations sur les réseaux sociaux, mettant en doute la neutralité de la justice malienne et la crédibilité des institutions. Le CSDM international, qui affirme agir pour la cohésion de la diaspora, envisage de demander officiellement aux autorités maliennes le retrait de la médaille de Chevalier de l’Ordre National décernée à M. Haïdara, estimant que cette distinction aurait été obtenue sur la base d’un document non conforme.

Parallèlement, une plainte déposée par Mme Caravello Nana Kadidja Sissoko, vice-présidente du CSDM France, aurait précipité son départ du territoire malien le 9 février 2024.

Reconversion mystique en Guinée

Depuis la Guinée, Mohamed Chérif Haïdara se serait lancé dans une activité religieuse, se présentant comme marabout et revendiquant une filiation avec le Chérif de Nioro du Sahel. Une transformation jugée opportuniste par certains de ses anciens soutiens, qui y voient une tentative de se donner une nouvelle légitimité spirituelle.

Appel à la vigilance

Face à la persistance de ses déclarations, le CSDM international appelle les représentants de la diaspora dans les cinq pays où M. Haïdara disposerait encore d’alliés à faire preuve de prudence et de discernement.
« Il est temps de protéger l’image du Mali et de ses institutions contre toute manipulation ou désinformation », estime un responsable de la structure.

Mohamed Cherif Dicko

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