Mort de Jean-Marie Le Pen : « Il ne mérite aucun hommage », « Un monument de la politique »

Plusieurs responsables de gauche ont dénoncé mardi la réaction – trop laudative à leurs yeux – de François Bayrou à la mort de Jean-Marie Le Pen, qualifié de «figure de la vie politique» et instigateur de «polémiques» par le Premier ministre.

«Le racisme, la haine des musulmans, l’antisémitisme ne sont pas des polémiques. Ce sont des délits punis par la loi», a ajouté le député LFI Paul Vannier.

«C’était un raciste. Un antisémite. Un colonialiste. Un nostalgique du régime de Vichy. Un antiféministe… Un multirécidiviste qui a fondé le FN avec des SS. Pas une figure de la vie politique française», a appuyé le secrétaire général du Parti socialiste Pierre Jouvet.

«Il n’est pas question de polémiques, mais de condamnations pour des propos racistes, antisémites et négationnistes», a pour sa part estimé le porte-parole du Parti communiste français Ian Brossat, qualifiant de message du Premier ministre de «pathétique».

“Jean-Marie Le Pen s’est éteint. Une figure majeure de l’extrême droite française. Un colonialiste, un raciste, un négationniste, un sexiste, un homophobe. Comment peut-on célébrer la mémoire d’un homme pour qui “les chambres à gaz sont un détail de l’histoire ?””, a dénoncé sur X la députée NFP Clémentine Autain.

“Je ne me réjouirai jamais de la mort d’un homme. Mais je me battrai pour éteindre ses idées. Et effacer la marque qu’il a laissé sur notre époque”.

Fils orphelin de pêcheur breton devenu tribun du peuple par son travail, sa culture et une force de caractère qu’aucun de ses adversaires n’a jamais pu contester, Jean-Marie Le Pen quitte un pays pour lequel il a tant sacrifié.

Toutes mes pensées à Marine, Marie-Caroline et Yann Le Pen, ainsi qu’à sa famille, ses proches et aux millions de Français qui lui avaient accordé leur confiance, a réagit le député RN Jean-Philippe Tanguy sur X.

L’homme politique controversé savait utiliser la télévision comme une véritable tribune.

“Il faisait partie de ces hommes dont il était interdit de dire du bien. Et pourtant, il sera à jamais le premier à avoir eu le courage d’alerter notre peuple sur les douloureux dangers de l’immigration et sur la possible disparition de notre patrie. Au-delà des polémiques et au milieu de tant de petits politiciens, consternants de médiocrité, qui ne pensent rien et qui ne disent rien, il avait du talent, de l’envergure et de la culture : il fut le tribun de la survie du peuple français”, écrit Guillaume Peltier sur X.

Après la mort de l’ex-président du Front National, «restent ses idées nauséabondes. Combattons-les, sans relâche», a pour sa part commenté le porte-parole du PCF Ian Brossat.

«Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables. Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue», a écrit le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.

“Jean-Marie Le Pen est mort. Ce n’était pas juste une figure de la vie politique française comme réagit François Bayrou. Le respect pour les défunts ne doit pas conduire à la cécité sur son parcours”, a réagi l’eurodéputée LFI Manon Aubry sur X.

“Jean-Marie Le Pen était un raciste et antisémite notoire, adorateur de Pétain et un tortionnaire en Algérie. Le combat contre l’homme est terminé mais contre ses idées demeure. Pour que la haine ne l’emporte jamais”, écrit-elle encore.

En Dordogne, les trois députés RN Florence Joubert, Serge Muller et Nadine Lechon ont exprimé leur émotion et leur admiration, sur les réseaux sociaux, pour celui qui fut le fondateur du Front national.

“Condoléances à sa famille… Il a aimé la France… Qui ne le lui a pas toujours rendu !”, a réagi sur X l’épouse de l’ancien maire de Levallois Isabelle Balkany.

“De ce chagrin, tu ne pourras pas me consoler. À Dieu Papa”, a écrit l’aînée des trois filles de Jean-Marie Le Pen, Marie Caroline Le Pen, sur X.

Il organisa après-guerre la résurgence d’une force politique qui porte les idées d’extrême-droite, racisme et antisémitisme. Pour ma génération, il aura longtemps incarné ce que nous refusons encore et toujours. Ces héritiers continuent. Continuons à lutter contre eux, a écrit le député Alexis Corbière sur X.

Les relations entre Jean-Marie Le Pen, décédé ce 7 janvier 2025, et Marine Le Pen s’étaient fortement dégradées au fil des ans, jusqu’à la cassure, après l’accession en 2011 de la fille à la tête du Front national (FN), parti cofondé et dirigé 39 ans par le père. Les liens familiaux avaient toutefois été renoués en juin 2018 à l’occasion du 90e anniversaire du patriarche.

“Jean-Marie Le Pen est mort. Il ne mérite aucun hommage. Toute sa vie il a craché sur les exilés, les femmes, les personnes musulmanes, juives, LGBT. Nos pensées doivent aller vers les personnes qu’il a haïes. Continuons le combat pour que son idéologie le suive dans sa tombe”, a écrit sur X le député Insoumis Louis Boyard.

Jean-Marie Le Pen «aura incontestablement marqué son époque», a affirmé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X, estimant qu’une «page de l’histoire politique française se tourne». Il a notamment adressé ses «condoléances à Marine Le Pen et à ses proches».

L’ancien président du Front national Jean-Marie Le Pen, décédé mardi, a multiplié tout au long de sa carrière les déclarations sulfureuses et provocations verbales, et a été plusieurs fois condamné, notamment pour contestation de crime contre l’humanité.

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a salué sur son compte X la personnalité de Jean-Marie Le Pen, “monument de la vie politique française” qui a “marqué son temps par la force et la constance de ses convictions”.

Invité sur RTL cet après-midi, l’ex-eurodéputé RN Bruno Gollnish s’est exprimé sur la mort de Jean-Marie Le Pen, mis de côté ces dernières années par son propre parti. Pour lui, le RN “aurait tort de récuser un héritage dont il bénéficie”, car “c’est la persévérance extraordinaire de Jean-Marie Le Pen qui malgré les embûches, les agressions de toute nature a fait de cette formation politique” ce qu’elle est aujourd’hui.

Il a traversé plus de cinquante ans de la vie politique française et de la Ve République avec son talent d’orateur et aussi ses dérapages racistes ou antisémites. Son plus grand exploit restera son accession au deuxième tour de la présidentielle 2002 mais voulait-il vraiment prendre le pouvoir ?

Le chef de file du NPA Philippe Poutou n’a pas mâché ses mots à l’annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen. “C’est dingue, les vœux ça marche ! L’année 2025 ne commence pas trop mal avec cette bonne nouvelle”, ironise-t-il dans un post sur X, décrivant Jean-Marie Le Pen comme “un raciste, un colonialiste, un facho, un tortionnaire, un assassin, un homophobe” et prévenant que “ça change rien au combat antifasciste unitaire à mener d’urgence” (sic).

L’ancien LR aujourd’hui président de l’Union des droites Eric Ciotti a salué sur X le parcours de Jean-Marie Le Pen. « Il était profondément français et a servi la France avec passion, de pupille de la nation à candidat au second tour de la présidentielle. Sa disparition marque la fin d’une page de la Vème République », écrit-il.

Celui qui a quitté son parti pour s’allier au Rassemblement national décrit aussi « un homme complexe, aux zones d’ombres mais aussi au courage et au patriotisme sincère. »

Après la mort de Jean-Marie Le Pen “restent ses idées nauséabondes”, note le porte-parole du PCF Ian Brossat sur X. “Combattons-les, sans relâche” écrit-il encore.

François Ruffin a réagi sur X à la mort de Jean-Marie Le Pen, sans lui rendre hommage, mais en énumérant ses actes “Un fasciste d’un autre temps s’en est allé”, indique-t-il, listant les polémiques qui ont émaillé la vie politique du patriarche d’extrême-droite “les amis de Vichy et la torture en Algérie. Le FN fondé avec des Waffen SS, les Durafour crématoire et les points de détail de l’histoire…”

Le député de gauche indique également que Jean-Marie Le Pen “laisse derrière lui des héritiers, très actuels. Qui, aujourd’hui, honorent le tribun et le serviteur de la France”.

“Jean-Marie Le Pen est mort, ses idées racistes restent à combattre” écrit-il encore.

François Bayrou a réagi à l’annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen par un message sur X. « Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, Jean-Marie Le Pen aura été une figure de la vie politique française », a déclaré le Premier ministre en début d’après-midi, ajoutant « on savait, en le combattant, quel combattant il était ».

Alors que Marine Le Pen effectue actuellement son voyage de retour en métropole depuis Mayotte, où elle s’est rendue ces derniers jours, ce sont les journalistes qui suivaient le déplacement qui, informés par l’AFP, lui auraient annoncé la nouvelle de la mort de son père lors d’une escale au Kenya. La cheffe de file du RN se serait ensuite isolée pour passer plusieurs appels téléphoniques avant que son avion ne redécolle. Elle ne devrait atterrir à Paris qu’en fin de soirée ce mardi, vers 23 heures.

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a rapidement réagi à l’annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen. Dans un message sur X, il a rendu hommage au fondateur du Front national, ancêtre du parti actuel. « Engagé sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie, tribun du peuple à l’Assemblée nationale et au Parlement européen, il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », écrit-il, ajoutant qu’il pense « avec tristesse à sa famille, à ses proches, et bien sûr à Marine (Le Pen) dont le deuil doit être respecté ».