En visite en Somalie, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, est allé à la rencontre de personnes déplacées sur le camp de Baidoa.
Le pays, marqué notamment par une crise sécuritaire permanente due à une insurrection islamiste sanglante, a depuis l’année dernière déclaré une « guerre totale » contre Al-Shabaab. Plus de 3 000 combattants d’Al-Shabaab ont été tués depuis le lancement de l’offensive en septembre dernier selon le gouvernement.
Il a également déclaré que 70 villes et villages avaient été « libérés » d’Al-Shabaab, qui combat le fragile gouvernement central depuis plus de 15 ans.
« Tout d’abord, je suis encouragé par le fait que nous avons maintenant la capacité des Somaliens à augmenter progressivement leur abilité à libérer des zones des Shabaab, ils l’ont déjà fait dans d’autres parties du territoire. J’espère qu’ils seront en mesure de le faire également ici. », a expliqué le secrétaire général des Nations Unies.
Antonio Guterres s’est adressé aux familles qui vivent dans ces abris de fortune par l’intermédiaire d’un traducteur. Il a appelé la communauté internationale à résoudre le drame humanitaire dont il a été témoin dans ce camp.
En Somalie, 5 millions de personnes sont confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire en raison de la sécheresse.
« Ce qui est dramatique, c’est qu’il y a eu cinq années consécutives de sécheresse. Les gens que j’ai rencontrés ont perdu leur bétail, ils ont perdu leurs biens, ils ont tout perdu, donc cette combinaison de terrorisme et de sécheresse largement causée par le changement climatique crée une tempête parfaite pour le peuple de Somalie et nécessite un soutien massif de la part de la communauté internationale. », a déclaré Antonio Guterres.
En mars, les pluies saisonnières ont provoqué des inondations qui ont coûté la vie à 21 personnes et en ont déplacé plus de 100 000, selon les Nations unies.
« Nous avons six millions de personnes qui ont besoin d’aide, nous avons lancé un appel à la communauté internationale, et seulement 15 % de cet appel est financé jusqu’à présent. La communauté internationale a fait preuve d’indifférence face au drame du peuple somalien. Il est temps de se pencher sérieusement sur ce peuple qui souffre trop. », a-t-il ajouté.
Bien que les seuils de famine n’aient pas été atteints en Somalie, les Nations unies indiquent qu’environ la moitié de la population aura besoin d’une aide humanitaire cette année, 8,3 millions de personnes étant touchées par la sécheresse.