
Raila Odinga a reçu samedi le soutien de son ancien rival, l’actuel chef de l’État, Uhuru Kenyatta. À 77ans et après quatre échecs, l’ex-opposant part grand favori de la présidentielle de l’été prochain.
Patience est mère de vertu. L’adage convient à la perfection à Raila Odinga. Candidat malheureux à l’élection présidentielle kényane à quatre reprises depuis 1997, le vétéran de la politique peut cette fois légitimement espérer l’emporter lors du scrutin présidentiel du mois d’août, qui se déroulera en même temps que les législatives. Samedi, l’ancien Premier ministre a officiellement reçu le soutien de celui qu’il a combattu pendant des années, l’actuel chef de l’État, Uhuru Kenyatta. À 77ans, l’éternel opposant se voit donc pour la première fois endosser le costume du candidat des forces au pouvoir.
Jusqu’à présent, le parcours politique de cet ingénieur formé en Allemagne, ancien marxiste et fils du premier vice-président du Kenya, avait surtout été marqué par des défaites qu’il a systématiquement contestées. En 2007, sa rivalité avec le chef de l’État sortant, qu’il accusait de fraudes, avait plongé le pays dans des affrontements sanglants avec un bilan de 1500morts et plus de 300000déplacés. Dix ans plus tard, c’est la victoire d’Uhuru Kenyatta qu’il remet en question. Là encore s’ensuivent des violences qui se soldent par plusieurs dizaines de victimes. Mais six mois plus tard, et contre toute attente, Odinga a fini par pactiser avec son adversaire afin qu’il l’adoube.