Politique

Mali: la communauté internationale condamne l’action des militaires

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Au milieu le colonel-major Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’Air porte parole de la junte militaire

Au niveau international, les réactions se sont multipliées mardi 18 août pour condamner l’arrestation par des mutins du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, ayant mené à sa démission dans la nuit.

« Toutes les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à nouvel ordre », a déclaré dans la nuit à la télévision malienne le porte-parole du Comité national de salut public qui a pris le pouvoir à Bamako. Il précise encore que tous les accords internationaux seront bien respectés et que des forces telles que la Minusma (force de l’ONU) ou encore Barkhane « demeurent des partenaires pour la restauration de la stabilité ».

C’est que au fil des heures et des événements à Bamako, qui ont mené à la démission du président IBK dans la nuit, les réactions de la communauté internationale se sont enchaînées. Et les condamnations sont unanimes.

Dans la soirée, avant l’annonce par le président Keïta de sa démission, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a condamné le renversement du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et de son Premier ministre par des « militaires putschistes », exigeant leur libération et annonçant des mesures immédiates, dont la fermeture des frontières ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières.

Le communiqué annonce que le Mali est suspendu de toutes les instances dirigeantes de la Cédéao jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel. Et s’engage à sanctionner les mutins et leurs soutiens.

Une visioconférence des chefs d’Etat de la Cédéao sur « la situation au Mali » se tiendra jeudi sous la présidence du président du Niger Mahamadou Issoufou, a par ailleurs annoncé la présidence nigérienne.

Plus tôt, l’institution régionale avait demandé dans l’après-midi aux militaires de regagner leurs casernes. L’organisation régionale ouest-africaine a également rappelé son opposition à tout changement politique anticonstitutionnel.

Avant l’annonce de la démission du président malien, l’Union africaine, par le voix du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, avait également condamné « énergiquement » l’arrestation d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

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Même message du côté des États-Unis : Peter Pham, l’émissaire américain pour le Sahel, s’est opposé dans un message publié sur Twitter « à tout changement de gouvernement extra-constitutionnel, que ce soit dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité ».

Le président français, Emmanuel Macron, a lui déclaré suivre avec attention la situation et condamner la tentative de mutinerie. Il s’est également entretenu avec ses homologues du Niger, Mahamadou Issoufou, de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara et du Sénégal Macky Sall, tous les trois membres de la délégation de la Cédéao qui s’était déplacée au Mali en juillet dernier pour trouver une sortie de crise.

De son côté, le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell a condamné « la tentative de coup d’État en cours au Mali ».

Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU doit par ailleurs avoir lieu le 19 août sur le sujet. Enfin, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé à la « libération immédiate et sans conditions » du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, arrêté par des militaires en révolte.

Nous condamnons fermement les actions que nous avons vues au Mali et nous appelons au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et de l’Etat de droit dans le pays. A cette fin, le secrétaire général exige la libération immédiate et sans conditions du président et des membres de son cabinet.

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