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Black Lives Matter

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Un collectif de musiciens africains, caribéens et américains, vient de faire paraître l’album Black Lives, from generation to generation, dont le propos limpide dénonce les sempiternelles dérives racistes à l’égard de la communauté noire dans le monde. Ils sont 25 artistes à hurler leur indignation. Le bassiste américain Reggie Washington, le pianiste malien Cheick Tidiane Seck et le batteur guadeloupéen Sonny Troupé sont nos invités pour un examen de conscience radiophonique essentiel.

Depuis l’assassinat de George Floyd, le 25 mai 2020 à Minneapolis aux États-Unis, les mouvements de contestation contre les exactions policières se sont multipliés à travers la planète. Le slogan « Black Lives Matter » résonne avec force et suscite désormais l’engagement citoyen. Revendiquer l’égalité et la justice a, de tous temps, mobilisé les esprits et incité les créateurs à concocter des œuvres militantes. La communauté afro-planétaire n’entend plus se taire et subir. Sur l’exemple des aînés qui, au péril de leur vie, exprimaient leur colère et leur souffrance, des voix s’élèvent aujourd’hui pour contrer les arguments autoritaires et intolérants. Qu’ils aient 25 ans comme le saxophoniste Immanuel Wilkins ou 80 ans comme son homologue Oliver Lake, le propos est le même : il est urgent d’informer, d’éduquer, de donner des clés de compréhension pour que l’universalité africaine et ses richesses ne soient plus dédaignées et caricaturées.

Sonny Troupé, Cheick Tidiane Seck et Reggie Washington au micro de Joe Farmer.

Sonny Troupé, Cheick Tidiane Seck et Reggie Washington au micro de Joe Farmer. © Christian Rose

Chaque titre de l’album Black Lives, from generation to generation, réalisé par la productrice Stefany Calembert, est un appel à l’unité et à la concorde. La tonalité de chaque instrumentiste peut être différente mais le message est le même : Ne courbons plus l’échine, soyons fiers, honorons nos héros et donnons une lecture positive de notre apport social et culturel ancestral. Depuis 400 ans, l’image victimaire de l’homme noir pénalise sa place réelle dans le concert des nations. Pourtant, les icônes ne manquent pas… Fela Anikulapo Kuti, Nina Simone, Cheick Anta Diop, Édouard Glissant, Nelson Mandela, Martin Luther King, Malcolm X,  Kendrick Lamar, Marcus Garvey, Bob Marley, et tant d’autres, ont prouvé que la force des convictions éclaire la réflexion et infléchit les certitudes des autoproclamés « détenteurs de la vérité ».

Réunir des virtuoses béninois, togolais, sud-africains, guadeloupéens, martiniquais, américains, maliens, est une véritable gageure mais une ambition utile. Vibrer sur ces rythmes entêtants et ces harmonies bienveillantes est aussi l’opportunité d’ouvrir nos oreilles et de s’adonner au plaisir de la découverte curieuse et enrichissante. Donnons une chance à notre générosité de cœur et, sans préjugés, laissons-nous convaincre !

Sonny Troupé, Cheick Tidiane Seck et Reggie Washington, invités de "L’épopée des Musiques Noires".

Sonny Troupé, Cheick Tidiane Seck et Reggie Washington, invités de « L’épopée des Musiques Noires ». © Christian Rose

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