Tanger – Des responsables et hommes politiques africains ont appelé, mercredi à Tanger, à renforcer le rôle de l’Union Africaine (UA) et son action comme catalyseur d’intégration économique et politique sur le continent.
Dans une table ronde placée sous la thématique « Les challenges de l’UA: Comment simplifier l’architecture d’intégration politique et économique du continent ? », organisée dans le cadre du Forum MEDays 2022 (2-5 novembre), les différents intervenants ont débattu de la nécessité de renforcer l’UA par une intégration culturelle politique et économique plus forte.
A cet effet, les participants à ce panel de haut niveau ont énoncé une pléthore de problèmes et d’obstacles auxquels fait face l’Afrique, notamment les crises énergétique, climatique, économique et surtout de sécurité, mettant l’accent sur la question de l’autonomisation du continent et sa capacité à résoudre ses problèmes en interne, sans l’intervention ou l’appel à des acteurs « extra-continentaux ».
Dans ce sens, l’ex-Premier ministre de la République Centrafricaine, Martin Ziguele, a déclaré que « l’Afrique a besoin d’étudier l’Afrique, d’acquérir des connaissances sur l’Afrique et que la production de connaissance provienne du continent et non des centres d’étude occidentaux », ajoutant qu’il est impossible de penser à développer et faire avancer le continent sans qu’il ne produise lui-même sa propre connaissance de son territoire.
M. Ziguele a appelé, à cet égard, à une plus grande intégration des pays africains, pour « abandonner les micro-nationalismes au profit d’une véritable union », estimant que cela n’est possible qu’en donnant la priorité au développement et à l’éducation pour amplifier la complémentarité des pays africains et ainsi, répondre aux différentes crises.
L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a affirmé de son côté, que l’UA a réalisé des avancées importantes sur le continent, notamment dans la promotion de la démocratie et de la paix, expliquant, à son tour, que les difficultés à résoudre toutes les crises qui traversent le continent découlent du manque d’intégration politique des pays africains.
Afin de pallier ces problèmes et donner « plus de corps » à l’UA, M. Mara a proposé notamment la mise en place d’un passeport africain, l’obtention pour l’UA d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et, surtout, une révision du système de financement de l’organisation. Il a, défendu, à cet égard, une cotisation basée sur le PIB du pays membre pour financer l’organisation, outre la création de groupes régionaux importants, à l’instar du G7.
Dans cette même veine, le directeur de cabinet du président de la Commission de l’UA, Tordeta Ratebaye, a indiqué que la question du financement de l’UA est un sujet qui a longtemps été au cœur des priorités du continent, rappelant qu’un certain écart existe entre l’institution et les citoyens africains, donnant lieu à une méconnaissance de la part des africains du rôle de l’UA.
Il a ainsi appelé à familiariser les citoyens africains aux spécificités et aux rôles des différentes commissions de l’UA, ses institutions régionales et ses Etats membres.
Organisé par l’Institut Amadeus sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Forum MEDays 2022 s’étale sur quatre jours marqués par de nombreux débats et interactions, à travers plus de 50 sessions et tables rondes, animées par plus de 250 intervenants internationaux de renom, parmi lesquels des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des prix Nobel, des responsables d’organisations internationales, des chefs d’entreprises, des investisseurs et de nombreuses personnalités issues de plus de 100 pays, qui partageront leurs points de vue et leurs lectures des grandes évolutions et des multiples bouleversements actuels autour de plus de 5.000 participants.